Des sénateurs opposés à un seuil d'âge pour le consentement à un acte sexuel

Le Sénat. (illustration) - François Guillot - AFP
Un groupe de travail du Sénat sur les infractions sexuelles commises à l'encontre des mineurs se prononce contre le projet gouvernemental d'instaurer un âge minimal de consentement à un acte sexuel, dans un rapport rendu public jeudi.
Dans un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, attendu en conseil des ministres le 7 mars, le gouvernement veut proposer un âge en dessous duquel un mineur ne pourrait être considéré comme consentant à un acte sexuel. En novembre, Emmanuel Macron s'est prononcé à titre personnel pour l'âge de 15 ans.
Cela signifie qu'en dessous de cet âge, un acte sexuel sur mineur serait automatiquement considéré par la justice comme une agression sexuelle, ou un viol s'il y a eu pénétration.
Ce projet avait été annoncé après qu'un homme a été poursuivi en justice pour "atteinte sexuelle" et non pour viol, car sa victime de 11 ans a été considérée comme consentante. Dans une autre affaire, une cour d'assises avait acquitté un homme accusé de viol sur une mineure de 11 ans.
Refus d'une "automaticité dans la loi pénale"
Le groupe de travail du Sénat, créé en octobre 2017 et composé de représentants de tous les groupes politiques, a estimé qu'une telle modification législative serait "sans effet sur le risque d'acquittement par un jury populaire de cour d'assises, qui juge en son intime conviction", selon la synthèse de son rapport.
Par ailleurs, une telle décision aurait "un caractère brutal et arbitraire" car elle introduirait "une automaticité dans la loi pénale qui ne permettrait pas de prendre en compte la diversité des situations". Les sénateurs citent ainsi l'exemple d'un majeur de 18 ans qui aurait une relation sexuelle avec un mineur de 14 ans, et serait poursuivi pour viol.