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Politique

NKM agressée: "elle restera en observation cette nuit"

Nathalie Kosciusko-Morizet a été agressée à Paris ce jeudi. Un photographe a livré son témoignage, tandis que le monde politique assurait la candidate de son soutien. En fin de journée, sa directrice de campagne a déclaré que "NKM" resterait en observation à l'hôpital Cochin, pour le moment.

En pleine campagne législative dans la 2ème circonscription de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet a été agressée par un homme sur un marché du 5ème arrondissement. Geoffroy Van der Hasselt, photographe pour l'AFP présent sur place, témoigne sur notre antenne:

"Ça faisait environ une demi heure que Nathalie Kosciusko-Morizet était en train de tracter ici, sur le marché de la place Maubert dans le 5ème arrondissement de Paris, quand un homme, d’une cinquantaine d’années je dirais, est arrivé et a commencé à l’invectiver assez violemment. J’étais quelques mètres plus loin pour ne pas gêner son opération de tractage. J’ai vu distinctement cet homme, qui commençait à lui parler assez fort, assez méchamment, et puis il a arraché les tracts de sa main. Et a voulu lui renvoyer les papiers dans la figure. Nathalie Kosciusko-Morizet s’est protégée à ce moment-là, et c’est sa propre main qu’elle a reçue dans la figure, avec la force de la personne. Elle est ensuite tombée par terre, l’agresseur a bien vu et est parti. Pas en courant, mais très rapidement."

Selon le photoreporter, la députée sortante est "restée inconsciente un bon quart d’heure". "Très rapidement les pompiers sont venus à son secours, ils étaient stationnés par hasard pas très loin. Assez rapidement, il y a aussi eu des policiers", ajoute-t-il.

Toujours d'après ce témoin, l'agression n'avait pas l'apparence d'un acte prémédité: "C’est quelqu’un qui passait par là. Je ne pense que cette personne ait délibérément voulu cibler NKM et se soit rendue sur cette place dans ce but-là."

Edouard Philippe l'a trouvée "secouée"

Nathalie Kosciusko-Morizet a été hospitalisée à l'hôpital Cochin. De nombreuses personnalités politiques lui ont témoigné leur soutien. Son rival dans la 2e circonscription de Paris, Gilles Le Gendre (LREM), a même décié de suspendre sa campagne. Le Premier ministre, Edouard Philippe, est allée la visiter. Il a ensuite déclaré à la presse, lors d'un déplacement dans les Pyrénées-orientales:

"J'ai pour Nathalie des sentiments d'amitié depuis longtemps et je suis passé m'assurer qu'elle allait bien. Je l'ai trouvée secouée et je sais qu'elle est entre d'excellentes mains. Je lui souhaite un prompt rétablissement. Le débat public peut par nature être vif (...), il peut arriver que le ton monte, mais il ne peut pas arriver de passer à une violence physique. Pour tout dire, les hommes qui expriment cette violence physique à l'égard de femmes qui sont à la fois plus petites et plus légères ne m'inspirent que du mépris".

Une enquête judiciaire a été lancée par le parquet de Paris pour "violences volontaires".

"Elle est désolée de ne pouvoir participer à la fin de la campagne"

Olivia Laurentjoye, directrice de campagne de Nathalie Kosciusko-Morizet, a elle aussi pu s'entretenir avec la femme politique. Elle s'est ensuite pliée à l'exercice du point-presse, commençant par déclarer la chose suivante: "Elle restera en observation cette nuit. Je ne peux vous donner plus de détails." Elle s'est ensuite penchée plus en longueur sur l'état d'esprit du moment de sa patronne:

"Nathalie est désolée de ne pouvoir participer à la fin de sa campagne. Avec l’équipe, nous avons décidé de la poursuivre et Dominique Stoppa-Lyonnet, sa suppléante, assumera les rendez-vous jusqu’à demain soir. Nathalie remercie l’ensemble des personnes qui lui ont manifesté leur sympathie, en particulier le Premier ministre. Elle est très touchée par ces marques d’affection, ainsi que par l’initiative des Parisiens et des élus à se rendre, demain, à 18h, à un rassemblement place Maubert contre la violence et pour le respect du pluralisme."

Pour le moment, Nathalie Kosciusko-Morizet ne pourra recevoir que de rares visites: celles de ses enfants, a ajouté Olivia Laurentjoye. 
L.N. et R.V.