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Politique

Nicolas Hulot entre colère et sentiment de solitude au gouvernement

Nicolas Hulot lors de son annonce à l'Elysée le 7 novembre dernier.

Nicolas Hulot lors de son annonce à l'Elysée le 7 novembre dernier. - LUDOVIC MARIN / AFP

Dans un article du Point, on apprend que Nicolas Hulot a peu apprécié la forme qui lui a été imposée pour l'annonce de la réduction des ambitions dans la part future de l'électricité nucléaire. Au-delà, le ministre de la Transition écologique fait part de son "isolement" au sein de l'exécutif.

Dans un article du Point à paraître jeudi, dont Le Lab publie des extraits, le malaise de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, apparaît clairement. Au centre de son mal-être, l'annonce qui lui est revenue, le 7 novembre dernier à l'Elysée à la sortie du Conseil des ministres, du recul à l'horizon "2030 ou 2035" de la réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France. La date de 2025, inscrite auparavant dans la loi énergétique de 2015, est ainsi abandonnée. 

"Ça, ça m'a énervé"

Sur le fond, Nicolas Hulot confie au Point "assumer" le nouveau délai mais l'hebdomadaire rapporte son coup de colère en revenant ce jour-là dans son ministère: "Ça ne peut pas se passer comme ça! Ça ne peut plus continuer comme ça!" a-t-il éclaté. Le ministre n'a visiblement pas supporté la forme de l'annonce qui lui a été imposée.

"La communication à la sortie du conseil n’était sans doute pas adaptée à un exercice de ce type. Cette salle où l’on m’a précipité sans même m’avoir laissé le temps de manger est terriblement rigide, contraignante, archaïque. Ça avait l’air orchestré. Il n’y avait pas besoin de cette mise en scène dans laquelle je ne me suis pas reconnu. Ça, ça m’a énervé", dit-il au Point. Quant à savoir qui est ce "on", les regards peuvent se tourner vers l'Elysée où ce point-presse était organisé, ou vers le chef du gouvernement. 

"Un sentiment d'isolement"

Là n'est pas le seul problème Hulot au sein du gouvernement actuellement. "J’ai parfois un sentiment d’isolement. Déjà parce que mon parcours lui-même m’isole un peu. Je me rends bien compte que je suis simplement nourri d’expériences et de convictions que d’autres n’ont pas partagées", glisse-t-il dans les colonnes du Point

La position de Nicolas Hulot dans l'exécutif est délicate. Fin octobre, il s'était trouvé en porte-à-faux au moment du débat sur la date de l'interdiction du glyphosate. Et certaines déclarations amères, ou énigmatiques, ont déjà filtré dans la presse. Il y a quelques semaines, rapportait franceinfo, ses amis écologistes assuraient qu'il en avait "ras la casquette", enchaînant: "Il est entré dans un rapport de force sur la démission". ""En décembre, vous me reposerez la question!" avait répondu Nicolas Hulot le 12 octobre sur France Inter après avoir dit qu'il se sentait "utile" au sein de l'équipe d'Edouard Philippe. 

Robin Verner