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Nicolas Hulot appelle à "abandonner" le barrage de Sivens

Nicolas Hulot, envoyé spécial auprès du Président, appelle à abandonner le projet de barrage de Sivens.

Nicolas Hulot, envoyé spécial auprès du Président, appelle à abandonner le projet de barrage de Sivens. - BFMTV

Le militant écologiste, désormais envoyé spécial auprès de François Hollande pour la protection de la planète, appelle "au bon sens" des acteurs du dossier à quelques heures d'une réunion déterminante au ministère de l'Ecologie autour de Ségolène Royal.

Dix jours après la mort du jeune militant, Remi Fraisse, Nicolas Hulot prend position sur le projet de construction de barrage à Sivens. Après Ségolène Royal qui affirmait ce weekend qu'"un tel ouvrage ne serait plus possible aujourd'hui", le constat de l'envoyé spécial auprès de François Hollande pour la protection de la planète est sans appel : "Il faut l'abandonner", assure-t-il dans une interview mardi au Parisien - Aujourd'hui-en-FranceIl souhaite sur BFMTV qu'on "qu'on ne sacrifie pas encore le long terme au court terme".

"Ce n'est pas une question d'écologistes contre agriculteurs, c'est simplement une question de bon sens", poursuit Nicolas Hulot, ajoutant que d'autres alternatives au projet de construction sur une zone humide d'une réserve d'eau pour l'agriculture auraient dû être étudiées. Une réunion va se tenir mardi soir au ministère de l'Ecologie où élus locaux, agriculteurs et responsables d'associations se retrouveront autour de Ségolène Royal.

La mort de Rémi Fraisse "me donne la nausée"

Revenant sur la mort du jeune militant Rémi Fraisse dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, Nicolas Hulot dénonce "un immense gâchis". "Cette affaire me donne la nausée", confie-t-il, s'en prenant à la fois aux deux camps.

L'envoyé spécial auprès du président de la République dénonce alors la violence des actes autant que la violence des mots. Jugeant "inacceptables" les propos du président de la FNSEA qui accusait les "jihadistes verts", il admet également n'avoir "aucune indulgence" pour un petit groupe de manifestants radicaux.

"La parole des citoyens n'est pas prise en compte"

Plus largement, Nicolas Hulot, reprenant son costume de militant écologiste, appelle à prendre de la hauteur. Concernant Sivens, il constate que le projet "est certes légal, mais je ne suis pas sûr qu'il soit légitime". "Les procédures d'évaluation publique sont parfois de simples habillages, des simulacres où la parole des citoyens n'est pas prise en compte, tout comme les rapports d'experts", dénonce le défenseur de l'environnement.

Détaillant les constats des climatologues sur le réchauffement climatique, Nicolas Hulot s'en prend alors aux "élus" qui "ne se rendent pas compte de la gravité de la situation écologique". Il rappelle que le GIEC recommande de développer d'autres modes de production que l'agriculture intensive. Il prévient enfin qu'on ne peut pas demander à d'autres pays de respecter la convention de Ramsar sur les zones humides "si on n'est pas capable de le faire chez soi".

Face à cette "urgence, le journaliste-animateur appelle à un grand rassemblement "au-delà de toutes barrières politiques et culturelles".

J.C.