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Municipales à Paris: entre Griveaux et Mahjoubi, l'exécutif a choisi

Les deux rivaux Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux face au Premier ministre Edouard Philippe en novembre 2017. (Photo d'illustration)

Les deux rivaux Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux face au Premier ministre Edouard Philippe en novembre 2017. (Photo d'illustration) - Stéphane de Sakutin - AFP

Pour Emmanuel Macron, le candidat du parti à la mairie de Paris est déjà choisi. Mais les deux rivaux Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux doivent attendre la décision de la commission nationale d'investiture en juin.

Deux départs, mais deux messages très différents. Si la commission nationale d'investiture (CNI) de La République en marche doit trancher en juin, Emmanuel Macron semble avoir fait son choix entre Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi pour arracher Paris des mains d'Anne Hidalgo.

Le désormais ex porte-parole du gouvernement part ainsi avec une longueur d'avance sur son principal rival, lui aussi débarqué de son poste de secrétaire d'Etat.

Car le timing choisi pour leurs départs parle en faveur de Benjamin Griveaux, qui ces derniers temps cachait mal son impatience à quitter le gouvernement pour se lancer en campagne. De son côté, l'ex-secrétaire d'Etat au Numérique se serait bien vu rester à son poste quelques mois de plus:

"Je souhaite pouvoir continuer avec les Français. Ceux qui partiraient maintenant, ce serait de la désertion. Il faut rester", assurait Mounir Mahjoubi lundi sur notre antenne, ajoutant vouloir attendre la décision de la CNI en juin avant une éventuelle démission.

"Mounir a enchaîné les conneries"

Mais le président ne l'a pas entendu de cette oreille, visiblement irrité par l'attitude de Mounir Mahjoubi qui donnait pourtant l'impression de chercher un bon de sortie pour se lancer dans la campagne des municipales: 

"Il y avait une urgence à sortir Mounir du gouvernement. Il a enchaîné les conneries, il ne bossait pas assez ses dossiers. Cela a beaucoup insupporté Macron", explique l’entourage du chef de l’Etat dans Le Parisien

Un départ de Benjamin Griveaux impliquait ainsi obligatoirement un départ de Mounir Mahjoubi.

"Le président ne pouvait pas avoir deux ministres se tirant la bourre pour la mairie de Paris", estime sur notre plateau l’éditorialiste Laurent Neumann.

Si l'ex-secrétaire d'Etat au Numérique n'a plus les faveurs du chef de l'Etat, pour Benjamin Griveaux il n'en est rien:

"Le président de la République considère qu'il est le mieux placé pour remporter Paris", confie un proche de Macron au Figaro.

Et son départ, contrairement à son rival, a été discuté et préparé avec soin:

"Cela a été acté entre le président et lui depuis déjà très longtemps. Ils s’en sont plusieurs fois parlé calmement. Edouard Philippe le savait aussi", explique un stratège de la Macronie au Parisien.

Griveaux le mieux placé face à Hidalgo

Pour Emmanuel Macron, la mairie de Paris est un objectif prioritaire. Et son candidat semble être le mieux placé pour lutter contre la maire sortante, de retour en force dans les sondages. Face à Anne Hidalgo, créditée de 24% des voix, c'est Benjamin Griveaux qui s'en sortirait le mieux avec 22% des faveurs des Parisiens, contre 20% pour Mounir Mahjoubi s'il venait à être investi.

Et le président de la République n'est pas le seul à avoir fait son choix. Dans la foulée des départs, c'est Julien Bargenton, sénateur LaREM de Paris éventuel candidat à l'hôtel de ville, qui s'est désisté pour soutenir Benjamin Griveaux:

"À partir du moment où il décide de démissionner, ma candidature n'a plus de sens et ne sert qu'à diviser. Je lui apporte donc mon soutien", a-t-il assuré mercredi soir sur notre antenne, agrandissant un peu plus l'écart entre Benjamin Griveaux et son poursuivant Mounir Mahjoubi.

Guillaume Dussourt