Municipales 2020 à Paris: le guide pour comprendre comment vont se dérouler les élections

Une urne - Image d'illustration - AFP
Sa décision était attendue depuis plusieurs mois mais elle a enfin été officialisée ce week-end: la maire de Paris Anne Hidalgo sera bien candidate à sa réélection. Avec une grosse différence par rapport à 2014: la socialiste sera candidate dans le 11ème arrondissement et non dans le 15ème.
Selon son adversaire Gaspard Gantzer, interrogé par le HuffPost, "elle a peur non seulement d’y perdre, mais de ne pas faire les 10% nécessaires pour se qualifier au second tour".
En effet, l'élection du maire de Paris ne se fait pas au suffrage universel dans toute la ville, il y a plusieurs étapes à franchir. Et la première est d'être élu conseiller d'arrondissement, comme l'expliquent les infographies ci-dessous.

Dans chaque arrondissement, l'élection peut se passer de deux manières différentes. Si une des listes obtient plus de 50% dès le premier tour, il n'y aura pas de second. Cette situation est loin d'être exceptionnelle: en 2014, elle était arrivée dans les 1er, 6ème, 16ème et 17ème arrondissements.
L'exemple ci-dessous imagine un scrutin fictif dans le 15ème arrondissement, qui élit 36 conseillers.

Si aucune liste n'obtient la majorité absolue dès le premier tour, il faut dans ce cas organiser un second tour. Les listes obtenant 10% seront alors qualifiées pour le second.

Sur les 364 conseillers d'arrondissements, les 163 ayant obtenu le plus de votes obtiennent un second statut: celui de conseiller de Paris. Un rôle décisif puisque ce sont eux, et non les électeurs, qui choisissent le ou la futur(e) maire.
Certaines zones fournissent davantage de conseillers de Paris, comme le fameux 15ème arrondissement, qui regroupe à lui seul plus de 10% du total des conseillers de Paris.
2020 verra d'ailleurs un changement de taille s'opérer: les 1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements vont fusionner pour ne former qu'un. La maire de Paris, à l'origine du projet, évoque un rééquilibrage démographique mais l'opposition LR estime que l'édile a pris cette décision pour elle "et contre tous".

C'est là que commence le fameux "troisième tour". Un peu comme lors de l'élection américaine, les grands électeurs - en l'occurence les conseillers de Paris - élisent entre eux le ou la maire de Paris.

Ce mode de scrutin, propre aux trois grandes villes françaises avec des arrondissements (Marseille, Lyon et Paris) est régulièrement critiqué. En effet, comme aux Etats-Unis en 2016, il est possible que le vainqueur de l'élection ne soit pas le candidat ayant récolté le plus de voix.
Etant donné l'éclatement du paysage politique parisien, certains commencent à évoquer l'hypothèse d'un cinquième tour. Cinq candidats se détachent en effets pour l'instant dans les sondages - Hidalgo, Griveaux, Dati, Villani et Belliard - ce qui risque de compliquer la constitution d'une majorité au Conseil de Paris lors d'un troisième ou d'un quatrième tour.