Mort de Jean Pormanove: Bruno Retailleau appelle à "trouver des moyens pour mettre les plateformes devant leurs responsabilités"

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite axée sur la lutte contre les tirs de mortier d'artifice et les violences urbaines au commissariat du 20e arrondissement de Paris, le 24 juillet 2025 - Thibaud MORITZ
"La barbarie est là". Après la mort du streamer Jean Pormanove diffusée en direct sur la plateforme Kick, Bruno Retailleau a appelé à "ne pas rester les bras croisés".
"On doit trouver des moyens pour faire en sorte que ces plateformes, y compris étrangères, soient mises devant leurs responsabilités" a déclaré ce mercredi 22 août le ministre de l'Intérieur en marge d'un déplacement en Martinique.
"On ne peut pas en France tolérer ce genre de comportements, on ne va pas demain ouvrir des cirques comme au temps des Romains pour que des gens se satisfassent du sang qui coule" a-t-il ajouté. "Un homme est mort, l'enquête nous en dira plus, en tout cas on ne peut pas rester les bras croisés devant ce genre d'abominations".
Dans un communiqué diffusé le mercredi 20 août, le parti des Républicains, dont Bruno Retailleau est président, a déjà formulé une proposition visant à filtrer le contenu diffusé sur les réseaux sociaux: l'obligation, pour toutes les plateformes diffusant du contenu en France d'utiliser l'IA comme outil de modération.
Kick s'engage à "collaborer avec les autorités"
Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, est mort dans la nuit de dimanche à lundi à Contes, au nord de Nice, après 10 jours de diffusion vidéo en direct, le montrant, au côté d'un autre homme surnommé Coudoux, violenté et humilié par deux partenaires connus sous les pseudos de NarutoVie et Safine.
La police judiciaire de Nice a ouvert une enquête pour "recherche des causes de la mort", "en parallèle" de celle ouverte le 16 décembre 2024 après la diffusion d'un article de Mediapart sur les agissements des streamers.
L'autopsie de Raphaël Graven a révélé que sa mort "n'a pas une origine traumatique et n'est pas en lien avec l'intervention d'un tiers", a annoncé jeudi le procureur de la République de Nice. "Les causes probables du décès apparaissent donc d'origine médicale et/ou toxicologique".
La plateforme australienne Kick a indiqué que "tous les co-streamers ayant participé" à la diffusion en direct ont été bannis le temps de l'enquête. Elle s'est également engagée à "collaborer pleinement avec les autorités" et a déclaré entreprendre une "révision complète" de son contenu en français.