Déclaration du patrimoine: Rochefort (MoDem) craint une dérive populiste

Robert Rochefort, député européen MoDem, sur le plateau du midi - 15 heures sur BFMTV le 8 avril 2013. - -
"Moraliser la vie publique, une urgence!", tel est le titre de la pétition lancée, depuis quelques jours par le MoDem. Après l'affaire Cahuzac et ses développements, l’économiste et député européen MoDem, Robert Rochefort est venu défendre sur le plateau de BFMTV les positions de son parti sur la moralisation du monde politique.
À la question allez-vous déclarer votre patrimoine, "si c’est la règle, bien sûr que je vais le déclarer", répond avec conviction Robert Rochefort. "Je l’ai déjà fait au moment d’être élu. En tant que tel cela n’est pas forcément choquant". Cependant, selon lui, le fond du problème ne se réduit pas à la publication des biens des politiques.
"Une logique un peu voyeuriste"
"L’essentiel est-il de connaître l’évaluation de la maison de François Fillon, demande-t-il? Je crains une dérive potentiellement populiste de cette logique un peu voyeuriste. Cela ne permet pas de répondre aux vraies questions. Faut-il continuer à légiférer dans l’urgence quand un problème comme celui-ci se pose?"
Pour lui, une loi faite à la hâte est "bâclée et mal faite". Il rappelle que la Commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie publique présidée par Jean-Marc Sauvé avait fait des déclarations beaucoup plus complètes et intéressantes.
La commission proposait de traquer les conflits d’intérêts qui peuvent être indépendants du patrimoine. Pour l’économiste, ces conflits d’intérêt peuvent exister avant d’entrer en politique mais aussi après.
Mettre fin aux cumuls des mandats
"Avec François Bayrou, ce que nous disons c’est que si on laisse les politiques décider entre eux de la moralisation de la politique, on sait très bien qu’on n’arrivera pas au résultat voulu. Ce que nous voulons c’est déclencher une pétition très importante ", explique-t-il avec force.
Le référendum aurait pour objet de demander aux Français s’ils sont d’accord avec plusieurs mesures pour traquer tous les conflits d’intérêts, mettre fin aux cumuls des mandats dès 2014 et réduire le nombre d’élus et de collectivités.
Pas de traque aux cumuls d'activités
En revanche, sa position est plus nuancée sur des élus qui gardent une activité professionnelle à côté de leur mandat. Ainsi, "pour un médecin qui est député, il n’est pas illogique qu’il garde une activité médicale à temps partiel. Tout simplement parce qu’après ses mandats, il faut qu’il puisse redevenir médecin", détaille-t-il.
"Il ne faut pas que la traque aux cumuls d’activités soit une façon de faire des politiques uniquement des professionnels de la politique ou uniquement des fonctionnaires." Le député européen MoDem, s’inquiète de retomber dans le travers d’une Assemblée nationale "pléthorique qu’avec que des fonctionnaires et des enseignants".
Le plus important est que la transparence soit complète. Par exemple, si un politique a des parts dans une clinique privée cela doit être déclaré. Et si au Parlement européen ou français, une disposition concerne les cliniques privées l’élu doit s’abstenir de prendre partie. Pour garantir cette transparence, il faudrait créer une autorité pour vérifier ces points et rester toujours vigilant, prévient-il.
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