Michel Sapin dément avoir eu un geste déplacé envers une journaliste

Dans un livre, paru mercredi, deux journalistes dénoncent l'attitude machiste du ministre de l'Economie et épinglent certaines dérives de la présidence Hollande.

Dérapages sexistes, frais de coiffeur ou de protection exorbitants... Les dessous de la présidence Hollande sont dévoilés dans un livre L'Elysée Off, paru mercredi. L'anecdote la plus commentée ces derniers jours concerne Michel Sapin. Le comportement du ministre des Finances est décrit comme sexiste, à la limite du harcèlement. Des propos démentis par le principal intéressé qui n'exclut pas d'engager une action en justice à l'encontre des deux journalistes.

Il y a moins d'un an, quarante journalistes femmes qui couvrent la politique signaient une tribune pour dénoncer le sexisme dans leur métier entretenu par certains élus et responsables. A l'époque, les socialistes Bruno Le Roux ou Claude Bartolone réclamaient des noms. En réponse, depuis mercredi, et la sortie du livre L'Elysée off, un nom est livré, celui du ministre de l'Economie, Michel Sapin. 

"Claquer l'élastique de la culotte"

Dans leur livre, les deux auteurs écrivent que le locataire de Bercy "nous (les journalistes femmes, NDLR) voyant penchées pour ramasser un style, ne peut retenir sa main en murmurant: 'Ah mais qu'est-ce que vous me montrez là?'" La suite, qui se déroule au Forum économique mondial de Davos en janvier 2015, est à la limite du harcèlement: le ministre des Finances "fait claquer l'élastique de la culotte de la reporter en pantalon taille basse", rapportent les auteurs de l'ouvrage.

A l'époque, des membres du cabinet de Michel Sapin sont interrogés par les auteurs de L'Elysée Off et décrivent une "blague potache". "Il ne comprend pas et est très étonné de la tournure qu'a pris l'affaire", poursuit le collaborateur du ministre. Ce vendredi, le locataire de Bercy change de ton. "Michel Sapin apporte un démenti catégorique aux allégations inexactes et calomnieuses contenues dans un livre publié ces derniers jours", indique sa conseillère communication.

Le ministre "se réserve le droit d'engager toute action nécessaire pour faire respecter la réalité des faits".

Les réactions d'indignation n'ont pas tardé à se faire entendre. Sur les réseaux sociaux, on surnomme déjà l'affaire le "Culotte Gate". Si certains préfèrent en rire, Claire-Serre-Combe, porte-parole d'Osez le féminisme!, interrogée par Le Parisien réclame la démission de Michel Sapin: "C'est indigne d'une fonction ministérielle. On ne voit pas comment Manuel Valls et François Hollande peuvent tolérer la présence d'un ministre ayant fait un tel geste dans leur gouvernement!"

J.C.