Mélenchon favorable sous conditions à la mention de la Corse dans la constitution

Jean-Luc Mélenchon - Boris Horvat - AFP
Jean-Luc Mélenchon s'est déclaré vendredi favorable sous conditions à l'inscription de la Corse dans la constitution, mais uniquement via l'article 74, sur l'Outre-Mer, mettant cependant en garde contre un "démembrement de la République française" avec des statuts à la carte région par région. Se revendiquant toujours jacobin, Jean-Luc Mélenchon a par contre apporté son soutien à une des principales revendications des dirigeants nationalistes de Corse, celle d'un statut de résident, qui permettrait de réserver l'accession à la propriété aux Corses ou à ceux vivant sur l'île depuis un certain temps.
"Il n'y a pas de prisonnier politique en France"
Concernant l'inscription de la spécificité de la Corse dans la constitution, proposée par Emmanuel Macron dans son discours à Bastia mercredi, Jean-Luc Mélenchon a accusé le chef de l'Etat de vouloir utiliser la Corse comme "cheval de Troie" pour aboutir à des statuts différents, région par région. Tout comme il a "instauré un code du travail à géométrie variable". "Ce serait étonnant qu'il ait parlé si longtemps pour ne rien dire, c'était un ballon d'essai", a affirmé le chef de file de la France Insoumise, en refusant la mention de la Corse dans l'article 72 de la constitution, qui mènerait selon lui "à un démembrement de la République française".
"La France n'est pas une addition fédérale de territoires auto-administrés, nous ne sommes pas la République fédérale allemande", a-t-il insisté, plaidant pour qu'un éventuel statut corse soit inscrit dans la constitution via l'article 74 sur l'Outre-mer. Mais d'éventuelles "lois pays", comme en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie, devraient rester sous le contrôle du Conseil constitutionnel ou du Conseil d'Etat, a-t-il souligné. Au sujet d'une autre réclamation nationaliste, il a expliqué qu'il n'était pas question de parler de prisonniers politiques: "Je récuse absolument ce concept, il n'y a pas de prisonnier politique en France, s'il y en avait, ça se saurait".