Mediator : les médecins ne paieront pas, assure Bertrand

Les médecins ayant prescrit le Mediator ne seront pas les "payeurs" de l'indemnisation des victimes du médicament, soupçonné d'être à l'origine de plusieurs centaines de décès, assure le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. /Photo prise le 1er février 2 - -
Le texte créant le fonds d'indemnisation doit être examiné en conseil des ministres mercredi et selon Le Figaro, qui cite une source ayant participé à sa rédaction, il prévoit que "les payeurs seront soit le laboratoire Servier soit les médecins qui ont prescrit le Mediator hors des indications reconnues".
"Les médecins ne seront pas les payeurs", a assuré Xavier Bertrand sur France 5. "C'est pas les médecins qui ont produit le Mediator. Ce n'est même pas les médecins qui étaient chargés de la police du médicament."
"Mettre sur un même plan le laboratoire Servier et les médecins, c'est n'importe quoi, c'est ahurissant !"
L'hypothèse d'une participation des médecins à l'indemnisation des victimes du Mediator avait auparavant été fermement rejetée par Claude Leicher, le président du syndicat de généralistes MG France.
"Je trouverais ça particulièrement scandaleux que l'on cherche des boucs émissaires dans cette affaire à travers les médecins prescripteurs", a-t-il dit sur Europe 1.
Le Mediator a coûté au moins 1,2 milliard d'euros à la Sécurité sociale pendant les 33 années de sa commercialisation, entre 1976 et 2009, année de son retrait du marché, selon une étude de l'assurance maladie.
Présenté comme un antidiabétique par les laboratoires Servier mais parfois prescrit comme coupe-faim, le Mediator est resté sur le marché alors que les risques d'affections cardiaques mortelles étaient connus dès les années 1990. Il aurait fait de 500 à 2.000 morts.
Gérard Bapt, député et président de la mission d'information de l'assemblée nationale sur le Mediator et la pharmacovigilance s'est lui aussi prononcé contre une participation des médecins au financement de l'indemnisation.
"Il serait aujourd'hui scandaleux d'incriminer les médecins sans que la procédure concernant la mise en accusation de tromperie aggravée du laboratoire Servier par un certain nombre de patients et d'associations de consommateurs ne soit allée à son terme", a-t-il dit sur France Info.
Le ministère de la Santé avait annoncé début avril la création du fonds, destiné à pallier un éventuel refus du groupe Servier d'assumer l'indemnisation des victimes.
Plusieurs centaines de procédures judiciaires visant Servier ont déjà été ouvertes.
Marc Angrand, édité par Eric Faye