Maire démissionnaire de Sevran, Stéphane Gatignon fustige "la déconnexion" de la classe politique

Maire démissionnaire de Sevran, Stéphane Gatignon a dénoncé ce dimanche la "déconnexion du personnel politique avec la banlieue". Invité de BFM Politique, l’élu de Seine-Saint-Denis a estimé qu’il y avait "une crise politique profonde en France et une crise des institutions" avec des gouvernants et une haute administration "qui se déconnectent de la réalité du terrain".
"Je pense que les partis politiques n’ont plus la vision de la société. (…) Il y a cette déconnexion qui existe avec la classe politique. On a éliminé le vieux monde et qu’est-ce qui le remplace? Des gens qui ne connaissent pas notre réalité et qui ont une incompréhension de ce qu’est la banlieue", s’est agacé Stéphane Gatignon.
Le rapport Borloo doit être "puissant"
Celui qui, en annonçant sa démission mardi, s’est dit "usé par le mépris de l’État pour les banlieues" a affirmé que "la politique peut faire quelque chose pour les banlieues", ajoutant "attendre le rapport de Jean-Louis Borloo" pour les quartiers qui doit être remis prochainement.
"Il faut qu’il (le rapport, NDLR) soit puissant, qu’il bouge les lignes. Il faut des choses qu’on n'a pas entendues", a-t-il réclamé. Et de poursuivre: "Il faut que le président dise: 'C’est mon ambition parce que l’avenir de la France, la société ouverte qu’on veut construire en Europe et dans le monde, passe par la banlieue'".
Le mandat de maire est "le plus beau qui existe"
Après avoir passé 17 ans à la mairie de Sevran, Stéphane Gatignon a également jugé que le mandat de maire était "certainement le plus beau qui existe, mais aussi le plus dur".
"Vous devez gérer énormément de choses. On nous a demandé ces dernières années de plus en plus de choses à faire", a-t-il regretté, déplorant "une confusion des rôles qui fait que le maire se retrouve à devoir tout faire".