Gatignon répond à la mère d'un jihadiste mort en Syrie: "Elle est en colère, elle amalgame tout"

Véronique Roy a perdu son fils Quentin, alors qu'il était parti faire le jihad en Syrie après avoir été radicalisé à Sevran. Désespérée, elle accuse le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis, Stéphane Gatignon, de ne pas agir suffisamment contre l'endoctrinement des jeunes, et envisage de porter plainte contre lui pour "non-assistance à personne en danger".
Invité mardi sur de BFM Story sur BFMTV, Stéphane Gatignon a affirmé "comprendre la douleur d'une mère". "Mais elle est en colère, elle amalgame tout", a-t-il déclaré, ajoutant "qu'il fait ce qu'il peut".
Selon lui, "il n'y a jamais eu de complaisance" en ce qui concerne les questions de radicalisation. Le maire de Sevran a indiqué avoir signalé la présence de recruteurs dans la mosquée de la ville "à plusieurs reprises il y a deux ans".
"Ce n'est pas la ville, le maire ou les services municipaux qui vont combattre la radicalisation des jeunes d'endroits particuliers", a-t-il fait valoir.
Un recruteur de Daesh employé municipal
Stéphane Gatignon a pourtant reconnu que l'un des recruteurs de Daesh "a été en 2012 employé municipal au service jeunesse-animateur" de la ville, avant d'être engagé comme surveillant dans un collège. "A l'époque, il n'était pas radicalisé", a-t-il cependant soutenu.
"A Sevran, il y a ce problème-là", a-t-il concédé, affirmant faire tout son possible de son côté, notamment "en travaillant beaucoup avec le culte musulman".
Selon lui, c'est à l'Etat d'agir avec plus de fermeté. "Il faut qu'il y ait plus de moyens pour savoir ce qu'il se passe sur le terrain. A un moment, chacun a son travail à faire", a-t-il lancé.
"Il faut mettre le paquet sur les renseignements pour savoir ce qu'il se passe sur notre territoire", a-t-il conclu, accusant la police et l'Etat d'"une méconnaissance sur ce qu'il se passe en banlieue".