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Magistrats menacés après la condamnation de Le Pen: Retailleau fustige des actes "inacceptables"

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Une enquête a été ouverte après des menaces ayant visé les magistrats du tribunal correctionnel de Paris ayant condamné lundi 31 mars Marine Le Pen à une peine de cinq ans d'inéligibilité avec application immédiate.

Les magistrats ayant condamné Marine Le Pen bientôt sous "protection" policière? Ces derniers sont victimes de menaces depuis l'énoncé de la peine de la cheffe de file du Rassemblement national, condamnée à cinq ans d'inéligibilité immédiate.

"C'est absolument inacceptable", a dénoncé ce mardi 1er avril le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a indiqué être "prêt", avec son "collègue ministre de la Justice Gérald Darmanin", à les placre sous protection.

La présidente du tribunal sous protection

Une enquête a été ouverte après ces menaces ayant visé les magistrats du tribunal correctionnel de Paris ayant condamné Marine Le Pen, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête, confirmant les informations de l'Agence France-Presse.

Pour l'heure, personne n'a encore été interpellé, et l'enquête a été confiée à la BRDP (Brigade de répression de la délinquance aux personnes), qui dépend de la police judiciaire parisienne.

Le procureur général près la Cour de cassation Rémy Heitz, l'un des deux plus hauts magistrats de France, a qualifié ce mardi "d'inadmissibles" les "attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales", se disant "choqué" que la présidente du tribunal qui a rendu la décision soit placée sous protection.

"Une atteinte grave à l'indépendance de la justice"

Plusieurs syndicats de magistrats ont condamné dans des communiqués distincts les attaques contre les juges, "indignes d'un État démocratique" selon l'Union syndicale des magistrats.

"Si l'individualisation de la peine s'impose aux juges, elle n'est jamais synonyme de traitement de faveur ou de défaveur: il en va de l'égalité de toutes et tous devant la loi et de la préservation de l'État de droit", souligne de son côté le Syndicat de la magistrature.

"La désignation, la mise en cause personnelle ou les menaces visant les magistrats constituent une atteinte grave à l'indépendance de la justice, principe fondamental de l'État de droit", a de son côté estimé le Conseil national des barreaux, qui représente les 77.600 avocats de France.

Fanny Rocher