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Politique

Macron sur l'écologie: "j'agis par conviction, j'ai la foi des convertis récents"

Emmanuel Macron le 21 juin 2019 à Bruxelles

Emmanuel Macron le 21 juin 2019 à Bruxelles - Kenzo Tribouillard - AFP

En voyage au Japon à l'occasion du G20, Emmanuel Macron s'est confié sur son action pour le climat. Il se montre particulièrement volontariste et assume une conviction "récente".

"J’ai la foi des convertis récents". Ce sont les mots d'Emmanuel Macron, depuis le Japon, au sujet des questions environnementales. Alors que se profile un compliqué sommet du G20, et que la France vient d'être épinglée par le Haut conseil pour le climat pour ses actions insuffisantes, le chef de l'Etat admet une conviction récente sur ces questions, et n'hésite pas à utiliser le champ lexical de la religion. 

Le changement s'est produit pour lui au second semestre de l'année dernière. S'il n'est pas un écologiste de la première heure, Emmanuel Macron souligne dans son cheminement la "mobilisation des jeunes". "L'histoire nous jugera", veut-il croire. Il met en lumière le rôle de la jeunesse dans les changements politiques.

"Les opinions publiques sont en train de bouger, notre jeunesse nous dit il faut aller plus loin (...) les jeunes nous interpellent, ils ont raison."

Un dossier chaud du G20

Au Japon, la question climatique sera justement très présente, dans un contexte difficile, avec la présence de Donald Trump, grand pourfendeur de l'accord de Paris sur le climat. Malgré cela, le président de la République juge que "jusqu’à présent, nous avons réussi à ce que la dynamique des accords de Paris ne soit pas stoppée". Et il adopte une position volontariste: "je veux que ça change", lâche-t-il. Et il met en garde ses homologues.

"Le danger, c'est que pour ne pas déplaire à un Etat, on affaiblisse les engagements de tous. C’est quelque chose qu’on peut pas accepter", assure le chef de l'Etat. "On va créer un vrai dumping environnemental et on fera pas œuvre utile", indique celui qui voit comme une "erreur fondamentale, historique et morale" ceux qui ne voudraient pas suivre. 

Car c'est bien le risque de ce G20. Dès le départ, Emmanuel Macron a prévenu que la France fixait une "ligne rouge" sur le climat et qu'elle ne signerait pas la déclaration du sommet du G20 si elle ne défendait pas "l'ambition climatique".

Sa réponse au Haut conseil pour le climat

La France a pourtant été appelée à revoir son action par le Haut conseil pour le climat, mis en place par Emmanuel Macron lui-même. "Les actions engagées restent insuffisantes, alors que l'ensemble des politiques climatiques devrait dès maintenant être renforcé", note cette instance indépendante dans son premier rapport.

Le chef de l'Etat en a profité pour répondre à ces remontrances. "En France, on a créé un Haut conseil indépendant qui nous dit qu’on ne va pas assez loin. Nous, on va continuer à avancer. A changer nos méthodes". Et renvoie la balle vers ses interlocuteurs européens, estimant que "ça ne peut continuer que si tous les Européens s’y mettent".

Agathe Lambret, avec Ivan Valerio