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Macron rend hommage à Mendès France, qui avait "la République dans la peau"

Le président français Emmanuel Macron, le 16 septembre 2022 à Guéret (Creuse)

Le président français Emmanuel Macron, le 16 septembre 2022 à Guéret (Creuse) - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP

Au sortir d'un déjeuner à l'Elysée en compagnie d'une quinzaine d'anciens proches ou collaborateurs de celui qui fut président du Conseil et demeure une figure tutélaire de la gauche, Emmanuel Macron a salué la mémoire de Pierre Mendès France, mort il y a quarante ans jour pour jour ce mardi. Dans un communiqué, il a retracé sa vie depuis son opposition à Vichy et son entrée en résistance jusqu'àn son engagement pour la paix au Moyen-Orient.

Emmanuel Macron a salué mardi la mémoire de Pierre Mendès France, qui "avait la France dans son nom et la République dans la peau", lors d'un déjeuner avec les proches de l'homme d'Etat pour marquer le 40e anniversaire de sa mort. "Homme de devoir", de "vérité", de "confiance", "Mendès France n'a passé que sept mois à la tête du gouvernement, mais il n'a pas quitté depuis quarante ans la mémoire de notre nation", a souligné l'Elysée dans un communiqué.

"Profondément républicain"

Mort le 18 octobre 1982 à Paris à l'âge de 75 ans, Pierre Mendès France a été résistant avant de devenir ministre puis de diriger le gouvernement de juin 1954 à février 1955 sous la IVe République. Le régime de Vichy le fit arrêter "parce qu'il était juif et franc-maçon", "parce qu'il était profondément républicain, "parce qu'il était incorruptible". "À chaque fois, Mendès agit en conscience", fait valoir la présidence.

L'Elysée dit son "admiration"

Durant la guerre d'Algérie, il "refusa d'appeler à la désertion les soldats qui combattaient" mais "reconnut la vérité sur la torture". En 1958, il s'opposa au retour au pouvoir du général de Gaulle sur fond de mobilisation des partisans de "l'Algérie française" et de menace d'une action militaire contre le gouvernement.

Pierre Mendès France a ensuite "cheminé avec la gauche socialiste et démocratique en reconstruction" jusqu'à l'élection de François Mitterrand en 1981 et oeuvré pour tenter de "dessiner un chemin de paix au Moyen-Orient". "Les leçons de Mendès France sont toujours vivantes. Face à la haine, à l'antisémitisme et au racisme, ne rien céder des valeurs forgées en 1789", note l'Elysée. "Face à un monde tenaillé par les conflits, dresser une France indépendante, puissance d'équilibre dans une Europe souveraine, et qui a toujours un idéal universel à formuler pour le monde", écrit encore la présidence.

Emmanuel Macron n'avait pas cinq ans quand Pierre Mendès France disparut mais il a de l'admiration" pour cette "grande voix" qui l'a inspirée, selon son entourage. Pour lui rendre hommage, le chef de l'Etat avait convié une quinzaine de proches, dont son petit-fils Tristan Mendès France, d'anciens collaborateurs comme Anne Sinclair, qui a été son assistante ou le patron de presse Claude Perdriel, créateur de journaux soutenant ses idées (Le Nouvel Observateur, Le Matin).

R.V. avec AFP