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Levallois: après avoir dénoncé le "comportement d'Isabelle Balkany", une élue démissionne en plein conseil municipal

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Sylvie Ramond indique ne pas cautionner la décision du couple Balkany de conduire une liste aux municipales en dépit de la situation judiciaire à laquelle ils font face.

Ambiance électrique ce lundi dans les travées du conseil municipal de Levallois-Perret. Sylvie Ramond, adjointe au maire depuis 1983, a quitté les lieux après un incident, avant d'annoncer sa démission dans la foulée.

L'élue a pris la parole au début du conseil, déclarant que "le comportement de la première adjointe (Isabelle Balkany, NDLR) était déplacé, qu'elle ne le cautionnait pas". Elle comptait annoncer sa démission lorsque l'édile par intérim lui a coupé le micro en lui répliquant qu'elle n'avait pas à s'exprimer là-dessus, a rapporté un participant à BFMTV.

Sur Twitter, celle qui était jusqu'à ce jour adjointe déléguée aux démarches administratives, élections et au cimetière a ensuite publié une déclaration adressée à Isabelle Balkany, indiquant avoir "pris acte" de la décision de "présenter une liste aux prochaines élections municipales de Levallois conduite par monsieur le Maire ou peut-être par vous-même, malgré le calendrier judiciaire des prochains mois".

"Il faut arrêter le mélange des genres"

Sylvie Ramond écrit avoir fait part de son désaccord sur ce point il y a trois semaines en demandant au couple "de renoncer à tout projet de candidature et de laisser l'intérim à un élu pleinement disponible". Si elle se dit "fière" d'avoir œuvré aux côtés de Patrick Balkany depuis 1983, elle poursuit en déclarant ne pas cautionner les intentions du couple en vue des prochaines municipales.

"Il faut arrêter le mélange des genres: le débat politique et électoral de Levallois ne peut pas être pris en otage par votre avenir judiciaire", tance l'élue, qui annonce donc noir sur blanc la remise de sa délégation et sa démission du groupe de la majorité municipale.

Lundi 3 décembre, Isabelle Balkany avait indiqué sur Twitter avoir annoncé à huis clos en amont d'une réunion qu'il y aurait une liste de la majorité municipale aux prochaines municipales, et que "Patrick souhait(ait) la conduire". Une intention qui toutefois pose question, au vu de la situation actuelle de l'élu, détenu à la prison de la Santé.

"Je fais ça pour les protéger"

Contactée par l'AFP, l'élue démissionnaire a fait valoir une "décision personnelle".

"Ça fait 35 ans que je travaille pour cette ville. J'ai été fidèle, loyale, mais là, ce n'est plus possible. On va dans le mur", a-t-elle ajouté, affirmant, comme elle l'écrit dans son communiqué, avoir déjà tenu ces propos à Isabelle Balkany "il y a trois semaines".

"Je veux plus de démocratie participative dans cette ville, les choses ont changé. (...) Il ne faut plus qu'ils (les Balkany, NDLR) soient en première ligne, c'est dangereux pour elle comme pour lui", a-t-elle poursuivi. "Je les aime, je fais ça pour les protéger", a ajouté Sylvie Ramond, entrée dans la majorité municipale en 1983 et qui siégeait sous l'étiquette du mouvement Agir! depuis deux ans.

D'autres vagues à venir?

"C'est irrespirable à la mairie en ce moment. Les Levalloisiens sont inquiets, il faut préparer la succession", a-t-elle affirmé, tout en estimant que Patrick Balkany a un "très bon bilan" et qu'il ne doit "pas partir par la petite porte".

À 54 ans, Sylvie Ramond souhaite à présent siéger dans l'opposition municipale en tant qu'"indépendante". Selon elle, la plupart des élus du groupe majoritaire "s'interrogent" après les déboires judiciaires du couple Balkany, et alors que Patrick Balkany a vu sa nouvelle demande de remise en liberté rejetée ce lundi.

Camille Langlade avec Clarisse Martin