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Présidence de LR: alors que la course aux parrainages bat son plein, les candidats tentent d'exister

Julien Aubert, député du Vaucluse et candidat à la présidence de LR, le 27 mai 2019

Julien Aubert, député du Vaucluse et candidat à la présidence de LR, le 27 mai 2019 - AFP - Jacques Demarthon

Christian Jacob, patron du groupe LR à l'Assemblée nationale, demeure le favori pour succéder à Jean Leonetti. Ses deux concurrents comptent bien faire davantage que de la figuration.

C'est une campagne qui se fait mezza voce mais qui bat son plein. Les candidats à la présidence du parti Les Républicains poursuivent leur chasse aux parrainages de parlementaires et d'adhérents. Une condition sine qua none à leur participation au scrutin des 13 et 20 octobre. Au total, ils devront chacun obtenir, d'ici au 13 août, le soutien de 10 parlementaires et de 1311 adhérents issus d'au moins 15 départements différents.

Pour Christian Jacob, archi-favori pour prendre la succession de Jean Leonetti, qui assure l'intérim à la tête de LR, la réunion des parrainages est un non-sujet. Pour ses deux concurrents, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, la mission est plus compliquée. 

Goasguen soutient Aubert

Le député du Vaucluse, qui représente la tendance souverainiste et républicaine du parti, et celui de l'Yonne, d'une sensibilité plus libérale-nationale, ont malgré tout bon espoir de figurer à l'élection. 

Ce lundi, Julien Aubert a révélé les noms des 12 premiers parlementaires à le soutenir officiellement. Une liste à laquelle BFMTV.com a pu avoir accès avant publication. Elle inclut les députés des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer et Guy Teissier, celui de l'Ain Xavier Breton, qui a récemment fait l'actualité en dînant avec Marion Maréchal, et le député de Paris Claude Goasguen. 

Trois de ces élus avaient parrainé François Fillon lors de la primaire de la droite en 2016. Un autre ex-filloniste de choc, le sénateur de la Meuse Gérard Longuet, a apporté son soutien à Julien Aubert. Quant à l'ancien maire du XVIe arrondissement de la capitale, il avait soutenu Nicolas Sarkozy. Il est d'ailleurs plutôt identifié comme appartenant à l'aile libérale de LR. 

"Il y aura zéro surprise"

Pour le patron du micro-parti Oser la France, le rythme s'accélère. Il affirme ce lundi avoir dépassé "la frontière symbolique des 50% de parrainages" d'adhérents avec 706 soutiens. Il lui reste donc trois semaines pour recueillir 605 signatures. Pour ce faire, Julien Aubert ne compte pas abuser des déplacements sur le terrain - en tout cas pas dans l'unique but d'obtenir des parrainages. Il doit se rendre à Montauban mercredi, puis dans les Alpes-Maritimes la semaine prochaine.

"J'avais fait beaucoup de déplacements en 2017 pour affronter Wauquiez, ça ne m'a pas permis pour autant de me présenter", rappelle-t-il. 

Guillaume Larrivé a également quelques déplacements de prévus, comme le révélait récemment Le Journal du Dimanche, notamment à Paris, Royan, Lyon et Dieppe d'ici au 1er août. 

"Il y aura zéro surprise. C'est Jacob qui sera élu et les deux le savent. Larrivé, lui, s'inscrit dans les pas de Sarkozy sur les questions sécuritaires. Aubert, il veut être l'héritier de Philippe Séguin. Les deux trouveront leur place après l'élection", balaie auprès de BFMTV.com un soutien de Christian Jacob. 

"Campagne ouatée"

En parallèle du travail fastidieux que représente la récolte des parrainages (les formulaires doivent être envoyés par voie postale), les deux challengers tentent d'exister à travers le débat public. Dimanche par exemple, Guillaume Larrivé a réagi aux récentes polémiques autour des supporters de l'équipe d'Algérie durant la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Le député de l'Yonne propose "de mettre fin au traité qui facilite l'immigration algérienne en France". Du "gros rouge qui tâche", résume-t-on dans l'entourage de l'un de ses rivaux. 

Julien Aubert, lui, a choisi d'apporter son soutien à Nadine Morano, dont les récentes attaques visant la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye ont été qualifiées de racistes par de nombreux cadres de La République en marche, à commencer par la principale intéressée.

"Personne n'est sorti du bois pour la défendre et j'en avais marre qu'elle soit taxée de racisme, alors que c'est faux. Je l'ai fait même si elle ne me soutient pas pour la présidence de LR, d'ailleurs", plaide l'élu du Vaucluse.

Il s'est également indigné du meurtre du chercheur guinéen Mamadou Barry à Rouen en marge de la finale de la CAN. Il fustige régulièrement le "vrai problème d'unité nationale" auquel est confronté la France.

"Je saisis la balle au bond", résume-t-il auprès de BFMTV.com au sujet de son approche de l'actualité. 

Le calme de l'été est peu propice aux coups bas. Une chance pour un parti rongé par les luttes intestines. Le sénateur de Paris Pierre Charon, qui soutient la candidature de Christian Jacob, se réjouit d'"une campagne ouatée, où il n'y aura pas de mort à l'arrivée". L'absence prévue de débat télévisé à l'automne permet de glisser les tensions sous le tapis. 
Jules Pecnard