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Perquisitions au siège du RN: Xavier Bertrand accuse le parti d'extrême droite de "jouer les pleureuses"

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Le président LR des Hauts-de-France dénonce l'attitude du Rassemblement national, qui a parlé d'un "acharnement judiciaire" mercredi après des perquisitions au siège de son parti, dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons de financement illicite de certaines campagnes électorales récentes.

"Quand est-ce qu'ils vont arrêter de jouer les pleureuses?" Le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a dénoncé l'attitude du Rassemblement national, avec lequel il entretient une hostilité réciproque, ce vendredi 11 juillet sur BFMTV-RMC, au surlendemain des perquisitions qui ont eu lieu au siège du parti d'extrême droite.

Celles-ci se sont déroulées après que la justice a ouvert une enquête il y a un an pour des soupçons d'irrégularité concernant le financement des campagnes du RN pour la présidentielle et les législatives de 2022, ainsi que les européennes de 2024.

"Théorie du complot"

Xavier Bertrand a d'abord pointé du doigt Jean-Philippe Tanguy. Présent à sa place la veille dans le "Face-à-face" d'Apolline de Malherbe, le député du RN avait mis en cause la justice, comme le parti d'extrême droite l'a fait à mainte reprise sur d'autres cas, parlant d'"espionnage".

"Monsieur Tanguy était en train de chouiner sur votre plateau. Il était là à se plaindre et puis encore une fois la théorie du complot", a cinglé Xavier Bertrand, avant de poursuivre: "Il ne faut pas croire aux coïncidences. Cela fait quand même beaucoup d'affaires pour lesquelles les dirigeants du Rassemblement national ont été condamnés."

Et de citer l'affaire dite "des kits de campagne" pour laquelle le RN avait été condamnée à 250.000 euros d'amende pour recel d'abus de biens sociaux, en 2024.

Xavier Bertrand a aussi fait référence à la "condamnation en première instance de Marine Le Pen" à, entre autres, une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate, pour détournement de fonds publics, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front national.

Le RN dit n'avoir "rien à se reprocher"

Revenant ensuite sur l'affaire qui a fait l'objet des perquisitions au siège du RN, il a déclaré: "là on a l'impression que c'est le système Bardella (le président du parti, NDLR) qui est en cause. C'est quand même un trait commun. Le Rassemblement national, ses dirigeants, ont un problème avec le financement public, avec l'argent public. Il est temps qu'ils s'en expliquent."

Outre les affaires évoquées par Xavier Bertrand, le RN et son ancienne famille politique au Parlement européen sont visés par une enquête du parquet européen, portant sur des soupçons d'irrégularités financières.

"Tout sera mis en œuvre pour nous empêcher d'accéder au pouvoir", a dénoncé Jordan Bardella mercredi soir, après les perquisitions qui ont visé le parti d'extrême droite, dénonçant un "harcèlement" et un "acharnement judiciaire, politique et financier."

"Nous n'avons rien à cacher, et strictement rien à nous reprocher", a-t-il encore affirmé lors d'un point presse au Parlement européen à Strasbourg.

En retour, Xavier Bertrand a accusé le RN de vouloir créer "un rideau de fumée pour se présenter comme des victimes qu'ils ne sont pas." Sa conclusion: les responsables du RN "ne sont pas aptes à gouverner notre pays et dignes de confiance."

Baptiste Farge