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Rassemblement national

"Je lui ai demandé de se préparer": Marine Le Pen envisage pour la première fois une candidature de Jordan Bardella en 2027

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella (gauche) et la cheffe des députés du partis Marine Le Pen, le 1er mai 2025 à Narbonne

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella (gauche) et la cheffe des députés du partis Marine Le Pen, le 1er mai 2025 à Narbonne - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Marine Le Pen a "demandé" à Jordan Bardella "de se préparer" à l'"éventualité" d'être candidat à la présidentielle de 2027 si elle-même en était empêchée.

Elle assure continuer "à se battre". Marine Le Pen a "demandé" à Jordan Bardella "de se préparer" à l'"éventualité" d'être candidat à la présidentielle de 2027 si elle-même en était empêchée, une "hypothèse" que la leader du Rassemblement national dit avoir "intégrée", dans un entretien paru mercredi 25 juin dans Valeurs actuelles.

"J'ai intégré l'hypothèse que je ne puisse pas me présenter. Jordan (Bardella) a intégré la possibilité qu'il doive reprendre le flambeau. Je lui ai moi-même demandé de réfléchir et de se préparer à cette éventualité", assure la députée du Pas-de-Calais condamnée fin mars à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Un deuxième procès doit se tenir dans les prochains mois devant la Cour d'appel de Paris, laquelle a indiqué qu'elle rendrait sa décision "à l'été 2026". "D'ici là, je continue à me battre. Bien sûr que la situation n'est pas idéale. Mais que me suggérez-vous d'autre? Que je me suicide avant d'être assassinée?", interroge Marine Le Pen.

La triple candidate malheureuse à la présidentielle avait jusqu'alors renvoyé une candidature Bardella à l'Élysée en 2027 à une possibilité purement théorique, à la limite de l'incongruité.

"Si je passais demain sous un camion, eh bien, (Jordan Bardella) serait très évidemment la personne qui aurait vocation à me remplacer", avait-elle seulement admis pleine d'ironie fin avril. Un certain flottement s'en était suivi entre les deux leaders pendant plusieurs semaines.

"Règles du jeu manipulées"

Marine Le Pen avait trahi son agacement, le mois dernier, en se disant "pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie", lors d'un déplacement à Nouméa. Depuis Paris, l'intéressé avait voulu minimiser dans la foulée, y voyant une réflexion selon lui "sortie de son contexte"... tout en assurant "très bien" connaître, lui-aussi, le dossier des Outre-mer.

Un meeting commun début juin puis une visite côte à côte la semaine dernière au Salon du Bourget devaient rétablir l'image d'un "duo" soudé, complémentaire, voire interchangeable. Mais, si elle ne pouvait pas concourir en 2027, Marine Le Pen fait valoir que le scrutin apparaîtrait alors "bien évidemment" illégitime.

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"Je pense que nos adversaires et la plupart des observateurs sous-estiment la colère qui pourrait éclater chez un grand nombre d'électeurs si je devais être empêchée par la justice", considère-t-elle, en prédisant que "beaucoup de Français, au-delà de leurs convictions politiques, comprendraient alors que les règles du jeu ont été manipulées".

Outre la peine d'inéligibilité, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à quatre ans d'emprisonnement dont deux ferme, reconnue coupable d'avoir mis en place un "système" de détournement de fonds publics pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen entre 2004 et 2016, pour un montant de 4,4 millions d'euros.

L.V. avec AFP