BFMTV
Les Républicains

"Pas plus de 43 annuités" pour toutes les carrières longues: Pradié ne veut pas "négocier le bout de gras"

placeholder video
Le député LR du Lot veut l'assurance que toutes les personnes en carrières longues ne cotisent pas davantage que 43 ans. Malgré des concessions, la réforme des retraites du gouvernement, en l'état, ne répond pas totalement à sa demande.

Aurélien Pradié se décrit comme un "combattant politique". "Je considère que le rôle d'un député, c'est d'aller jusqu'au bout de ses convictions et d'arracher des avancées pour les Français", déclare l'élu Les Républicains (LR) sur BFMTV-RMC. Il chante ce refrain depuis des semaines.

Représentant d'une ligne qui regroupe une quinzaine de députés de son camp, l'actuel co-numéro deux de la droite continue de faire miroiter son soutien sur la réforme des retraites. Certes, "il y a eu un geste de la Première ministre sur les 20-21 ans", désormais pris en compte dans les dispositifs de carrières longues et "sur les 17 ans" qui n'auront pas à cotiser plus de 43 annuités, reconnaît le trentenaire.

"Cessons de jouer au chat et à la souris"

"Mais les choses ne sont pas très claires", pousuit-il, car "on ne sait pas si ceux qui ont commencé à 16 ans et 18 ans vont faire 43 annuités ou 44". En réalité si. Dans la mouture actuelle de l'exécutif, ces personnes devront toujours cotiser 44 annuités pour atteindre leur âge légal de départ anticipé, si elles travaillent sans interruption.

Néanmoins, "un jeune qui a commencé à travailler à 16 ans, avec une année où il n'aurait pas travaillé, [...] eh bien arrivé à 60 ans, c'est-à-dire à son âge légal, il aurait 43 années de cotisation et il pourrait partir à la retraite", a precisé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, à l'issue du Conseil des ministres ce mercredi.

Insuffisant pour Aurélien Pradié qui continue son bras de fer. "Cessons de jouer au chat et à la souris", déclare le parlementaire à l'adresse du gouvernement, tout en se montrant ferme: "Je ne suis pas marchand de tapis, je ne suis pas là en train de négocier le bout de gras".

"Je ne cède à aucune menace"

Et de développer: "Je souhaite que ce gouvernement cesse de lâcher par petit morceau comme si nous nous amusions. On n'est pas en train de s'amuser, on est en train de faire en sorte que les Français aient une vie meilleure".

Au sein de son propre camp, le député en agace plus d'un. "Il faut arrêter la surenchère", l'a prévenu Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, dans les colonnes du JDD. Pour lui, si Aurélien Pradié ne vote pas le report de l'âge légal de départ à la retraite, il ne peut rester vice-président exécutif du parti.

"Je ne cède à aucune menace et à aucune intimidation", rétorque le Lotois, avant d'assurer: "Je continuerai à défendre mes convictions". Votera-t-il l'article 7, portant l'âge légal de départ à 64 ans, contre 62 actuellement? "Tant qu'Élisabeth Borne n'aura pas précisé les conditions sur les carrières longues, c'est non".

Aurélien Pradié creuse son sillage. Mardi, lorsque la droite s'est accordée "à l'unanimité des 70 présents moins huit abstentions" en bureau politique pour "soutenir", "une réforme du système de retraite portant à terme l'âge légal à 64 ans", il n'a pas pris part au vote. Puis, il a confirmé à Éric Ciotti, patron du parti, qu'il s'abstenait selon Le Figaro, au même titre que 8 autres élus LR. Une façon de garder sa liberté jusqu'au bout.

Baptiste Farge