Levallois: une fresque artistique bientôt détruite par Patrick Balkany?

Des habitants de Levallois ont découvert que la mairie a autorisé la destruction de la crèche Louise-Michel, dont les murs sont ornés de fresques de l'artiste résistant Boris Taslitzky. Une pétition pour obtenir l'annulation de la démolition a été lancée en ligne.

Les heures des fresques de la crèche Louise-Michel, à Levallois, sont-elles comptées? Le député-maire de la ville, Patrick Balkany, a délivré un permis de destruction de ce bâtiment de la commune, construit en 1968, rapporte Mediapart. L'autorisation est directement placardée sur un des murs de l'édifice, depuis le 22 juillet.

Fresques artistiques

Problème: les murs de la crèche sont recouverts de fresques, en l'occurrence cinq panneaux de ciment, hommages à Louise Michel, figure de la Commune de Paris déportée en Nouvelle-Calédonie. Les oeuvres sont signées de l'artiste Boris Taslitzky. Ce résistant et communiste, déporté à Buchenwald, mort en 2005, n'est pas vraiment un anonyme: exposé au Centre Pompidou, à Paris, mais aussi à la Tate Gallery de Londres, il est un "représentant majeur de l'art figuratif du XXe siècle", selon les mots de l'historien de l'art Jean Clair, cité par Mediapart. 

Le permis de démolir a été repéré par des habitants de Levallois, qui ont eux-mêmes alerté la fille de l'artiste, Evelyne Taslitzky. Cette dernière raconte à Mediapart avoir immédiatement adressé une lettre recommandée à la mairie de Levallois. Son courrier est, pour l'heure, resté sans réponse. "Pour l’instant, rien n’a été démoli. L’urbanisme a le dossier en main. Nous verrons la faisabilité en septembre", a indiqué Isabelle Balkany, épouse du maire, et première adjointe. 

Pétition en ligne

Une pétition pour faire annuler la démolition de la crèche a d'ores et déjà été lancée sur Internet, par Evelyne Taslitzky elle-même. "La destruction de ces oeuvres serait une perte irréparable sur le plan artistique et historique", dit le texte accompagnant la pétition, qui a recueilli, ce mercredi, déjà plus de 3.800 signatures. 

A.S.