François Fillon appelle les parlementaires à "dire non" à la déchéance de nationalité

François Fillon à l'Assemblée nationale le 20 octobre 2015. - Jacques Demarthon - AFP
On le savait opposé par la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande. Mais cette fois, François Fillon va plus loin: dans le Journal du dimanche, le député Les Républicains de Paris appelle les parlementaires à "dire non" à cette réforme, qui comporte notamment la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France et reconnus coupables de terrorisme.
Pour lui, le gouvernement, qui fait preuve de "posture" et de "fébrilité", a gâché le débat en se livrant à de "piètres contorsions juridiques qui échappent au bon sens des Français". Citant le Code civil et le Code pénal, il affirme qu'"il suffit de modifier au Parlement les lois existantes pour les adapter, si nécessaire, à la situation actuelle de la menace".
Il invite donc, plutôt qu'à "se disperser dans un rafistolage constitutionnel", à "renforcer notre arsenal pour dissuader et sanctionner les terroristes par la loi, sans triturer notre Constitution"
Convaincre les indécis
François Fillon a officialisé son opposition à la réforme constitutionnelle mardi lors d'une réunion de groupe, contre l'avis de Nicolas Sarkozy qui avait donné son accord "sous conditions" à François Hollande.
La tribune de l'ex-Premier ministre dans le JDD est destinée à convaincre les derniers indécis, de plus en plus nombreux - leur groupe a "triplé" en quelques semaines, selon Nathalie Koscisko-Morizet. Parmi eux, les sénateurs Les Républicains, dont le vote sera crucial.
Le mouvement de mécontentement des parlementaires Les Républicains pourrait remettre en question l'avenir de ce texte: si François Hollande ne bénéficie pas des trois cinquièmes des voix à l'Assemblée et au Parlement, il ne pourra pas présenter ce texte devant le Congrès. Une défaite pour le chef de l'Etat sur laquelle François Fillon pourrait capitaliser pour revenir dans la primaire.