Avec le "racisme anti-blanc" de Copé, l'UMP vire-t-elle à droite ?

Jean-François Copé - -
En parlant du "racisme anti-blanc", Jean-François Copé, candidat à la présidence de l’UMP face notamment à François Fillon, espérait briser un "tabou". S’est-il finalement rapproché du Front National ? Est-ce une stratégie ?
Dans son manifeste qui plaide pour une droite décomplexé, l’actuel secrétaire général de l’UMP et député-maire de Meaux attaque tous les bords mais ces propos en particulier ont suscité de nombreuses réactions.
Dans BFM Soir, Jean Baptiste Boursier revient sur le sujet et pose à ses invités la question suivante : "UMP, à droite toute ?"
Copé parle "de son vécu"
Eddy Fougier, politologue à l’Iris, expose : "Les militants semblent préférer François Fillon pour le moment [Dans la course à l'UMP, NDLR], c’est certainement une stratégie pour déplacer le débat. A droite il n’y a plus de référence gaulliste, ce sont les Le Pen qui sont devenus l’obsession."
Mais Bruno Beschizza, secrétaire national de l’UMP et soutien de Jean-François Copé estime lui "que Jean-François Copé parle de ce que ressentent les gens du terrain. Il parle de son vécu. Il ose s’emparer d’un vrai sujet."
Jégo : "la priorité c'est l'emploi"
Une analyse que ne partage pas du tout Yves Jégo, proche de Jean-Louis Borloo dans le nouveau parti de centre-droit, l’UDI. "Je combat tous les racismes. Je ne fais pas de morceaux. C’est un débat qui ouvre une place au FN. Surtout la priorité aujourd’hui c’est l’emploi, la lutte contre le chômage. A droite décomplexée, je préfère une droite décontractée. "
Enfin, Florian Philippot du Front national reproche à Jean-François Copé un "coup de pub à visée électoraliste. On sent là-dedans l’influence de Nicolas Sarkozy et de Patrick Buisson [conseiller très à droite de l’ancien président, NDLR]. "
Reste désormais à savoir si angle d'attaque sera payant pour le candidat Copé. Lors de l'élection présidentielle de 2012, elle n'avait pas souri à Nicolas Sarkozy.