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Les propos de Castaner sur la Pitié-Salpêtrière peuvent-ils lui valoir une nouvelle audition au Sénat?

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Le ministre de l'Intérieur est accusé par l'opposition et le Sénat d'avoir voulu exagérer la situation en déclarant que l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière avait été "attaqué" par les manifestants le 1er-mai. Certains sénateurs réclament que Christophe Castaner s'explique devant la Commission des Lois sur ses propos.

Sentant la polémique prendre de l'ampleur, Christophe Castaner s'est empressé de revenir sur ses propos tenus le 1er-Mai dernier. Le ministre de l'Intérieur avait dans un premier temps affirmé que l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière avait été "attaqué" par des manifestants, mercredi, alors que seul un petit groupe avait tenté de s'introduire dans l'hôpital pour s'y réfugier.

À gauche comme à droite, l'opposition est donc montée au créneau pour dénoncer "un menteur, un incompétent" ayant "manipulé l'opinion", d'après les mots de Jean-Luc Mélenchon ou de Nicolas Dupont-Aignan. Ce mercredi, le socialiste Patrick Kanner a même réclamé l'audition du ministre de l'Intérieur par la commission des lois du Sénat.

"Il y a quand même un problème Castaner"

Des discussions sont ainsi lancées du côté des sénateurs, selon nos informations, afin de déterminer s'il faut effectivement à nouveau convoquer Christophe Castaner devant la commission sénatoriale, comme il l'avait été en janvier dernier dans le cadre de l'affaire Benalla.

"Il y a quand même un problème Castaner", tempêtent des sénateurs. "Un problème de personnalité. Il a joué au cow-boy". "Il est parti bille en tête avec ce mot d’attaque, qui est quand même très alarmant".
Or, selon eux, "ce qu’on voit jusque-là ne montre pas du tout une attaque. L’homme qui est censé être le mieux informé de France a quand même désinformé la France pendant presque 48 heures". 

Les sénateurs de gauche à la manoeuvre

Pour l'instant, l'option de l'audition n'a pas été retenue par les sénateurs. Bien qu'elle n'y soit pas opposée, la droite du Sénat semble moins encline que la gauche à re-convoquer le ministre de l'Intérieur. La droite, elle, estime qu'"il est encore un peu tôt" et ne veut pas réagir trop à chaud.

Des sénateurs expliquent ne pas vouloir "désacraliser le principe de l’audition, et en faire toutes les trois semaines". "Il faut attendre encore des éléments, et on suit ça de très près. Cette enquête déclenchée par le parquet est capitale."

Tout se jouera mardi

Certains sénateurs saluent tout de même une évolution positive dans le maintien de l'ordre, lors de la dernière manifestation des gilets jaunes. "Il y a quand même une part de réussite dans ce 1-er mai. L’évolution de la doctrine du maintien de l’ordre a montré des améliorations", estiment-ils. "On n'est pas dans la situation de début décembre ou du 16 mars. Ce ne sont pas les mêmes implications. Mais quel rétropédalage!", soulignent-ils néanmoins.

Aucune décision n’est encore prise à ce stade. Audition ou pas? Tout ou presque va se jouer mardi prochain, lors des traditionnelles questions du Sénat au gouvernement. En tout cas, à droite comme à gauche, les sénateurs ont bien l’intention de soumettre Christophe Castaner à un feu roulant de questions. 

"Ce sera une pré-audition, et un grand oral", annoncent déjà certains d'entre eux, précisant qu'ils ne demandent "pas sa démission mais des réponses". D'autres, encore, donnent le ton: "Ça va être chaud, mardi, les questions au gouvernement!".
Jeanne Bulant avec le service politique de BFMTV