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Le gouvernement dénonce le cynisme de Nicolas Sarkozy sur PSA

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé vendredi "le cynisme absolu" de Nicolas Sarkozy qui, a reconnu François Fillon, avait demandé au président du directoire de PSA Peugeot Citroën de reporter son plan social, mais pour des m

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé vendredi "le cynisme absolu" de Nicolas Sarkozy qui, a reconnu François Fillon, avait demandé au président du directoire de PSA Peugeot Citroën de reporter son plan social, mais pour des m - -

PARIS (Reuters) - La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé vendredi "le cynisme absolu" de Nicolas Sarkozy qui, a reconnu...

PARIS (Reuters) - La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé vendredi "le cynisme absolu" de Nicolas Sarkozy qui, a reconnu François Fillon, avait demandé au président du directoire de PSA Peugeot Citroën de reporter son plan social, mais pour des motifs exclusivement économiques.

Lors du duel télévisé qui l'a opposé jeudi soir à Jean-François Copé, son adversaire pour la présidence de l'UMP, l'ancien Premier ministre a déclaré qu'il était "absolument faux" de dire que le prédécesseur de François Hollande avait demandé à Philippe Varin de repousser l'annonce du plan social après l'élection présidentielle.

Cette discussion téléphonique est relatée par un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Camille Pascal, dans son livre "Scènes de la vie quotidienne à l'Elysée".

"Le lendemain matin, lorsque j'entendis à la radio les explications aussi embrouillées qu'embarrassées du patron de Peugeot qui semblait revenir sur son projet, je me dis alors que l'intervention musclée du Président n'avait pas été vaine", écrit-il notamment.

François Fillon, qui récuse tout calcul électoral de la part de Nicolas Sarkozy, a livré jeudi sa version.

"Il ne demande pas qu'on repousse l'annonce, il demande qu'on repousse le plan social, ça ne revient pas du tout au même", a-t-il dit sur France 2.

"C'est un choix politique, qu'on peut discuter d'ailleurs, (...) - qu'il avait d'ailleurs déjà fait au moment de la crise de 2008 - en disant à l'industrie automobile 'Je n'accepte pas que vous licenciez et je vais vous aider'", a-t-il expliqué.

"Il aurait été un peu étrange que juste à la veille de l'élection présidentielle, le président de la République française, qui avait tout fait pour empêcher les licenciements dans l'industrie automobile dise à M. Varin 'Mais allez-y, je vous en prie, c'est vraiment le moment de le faire'", a ajouté François Fillon.

"INTÉRÊT ÉLECTORALISTE PUR"

Interrogé à ce sujet vendredi sur RTL, l'ancien ministre UMP du Travail Xavier Bertrand a dit ne pas avoir "le même souvenir" de cet épisode que son ancien Premier ministre.

Pour Najat Vallaud-Belkacem, "ça démontre finalement deux façons très différentes de gouverner, du gouvernement Sarkozy et du gouvernement actuel".

"Le premier était dans le cynisme absolu, la recherche de l'intérêt électoraliste pur et à court terme, le second, celui de Jean-Marc Ayrault, est dans la recherche permanente de solutions", a dit la porte-parole du gouvernement sur France 2.

"Retarder le plan social lui-même, ça veut dire que les difficultés de trésorerie s'accumulent et ça veut dire que le plan social, pour le coup, n'en est que plus important. Donc c'est extrêmement grave ce qui nous a été confirmé hier soir", a-t-elle souligné.

"On a creusé les difficultés de l'entreprise parce que par définition, plus vous mettez de temps à faire les ajustements nécessaires (...), plus cette crise s'approfondit", a déploré Najat Vallaud-Belkacem.

PSA a engagé un plan d'économies prévoyant 8.000 suppressions de postes, dont 3.000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et 1.400 à Rennes (Ille-et-Vilaine). Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, presse Philippe Varin de "reformater" son plan social.

François Fillon a souligné jeudi soir "une grande différence entre Nicolas Sarkozy et François Hollande" sur la gestion de ce dossier.

"C'est qu'il le fait au téléphone avec M. Varin, sans porter préjudice à Peugeot de manière publique, comme l'a fait M. Hollande dans des conditions parfaitement scandaleuses et désastreuses pour l'entreprise avec M. Montebourg, c'est-à-dire en désignant l'entreprise Peugeot à la face du monde comme une entreprise mal gérée".

Sophie Louet