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Politique

Le coup du référendum, un classique chez Sarkozy depuis 2012

Nicolas Sarkozy sur TF1, le 24 août 2016.

Nicolas Sarkozy sur TF1, le 24 août 2016. - Bertrand Guay - AFP

Nicolas Sarkozy a proposé l'organisation d'un référendum sur la suspension de "l'automaticité" du regroupement familial et d'un autre sur l'internement administratif des fichés S "les plus dangereux". Depuis sa campagne de 2012, l'ancien président multiplie les idées de consultations populaires.

Alors que les enquêtes d’opinion le donnent largement battu par Alain Juppé dans la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy cherche se relancer. Face à ses plus chauds partisans, l'ex président de la République a attaqué fort dimanche sur la scène du Zenith. Pour la stature internationale, c’est l’ancienne otage des FARC en Colombie, Ingrid Betancourt, qui a déclaré: "Nicolas Sarkozy est un leader du monde. Il a sa place entre les grands."

Plus près des citoyens et sympathisants de droite, c'est Laurent Wauquiez, président par intérim du parti Les Républicains, qui est monté au front: "Nous voulons des élus de la trempe du général De Gaulle!" s’est-il écrié pour soutenir Nicolas Sarkozy, qui avait fait revenir la France dans le giron de l’OTAN avec laquelle De Gaulle avait rompu en 1966.

La "martingale" du référendum

Une fois à la tribune, Nicolas Sarkozy s’est quant à lui chargé de combattre ses principaux rivaux comme Alain Juppé dont il a qualifié les partisans de "militants du renoncement" et François Hollande dont il a fustigé le bilan en martelant seize fois le mot "déclassement".

Mais le point d’orgue du plan de campagne de Nicolas Sarkozy pour retrouver le chemin de l’Elysée cinq après l’avoir quitté, ce sont ses référendums. Le 7 octobre dernier, il avait ainsi confié, qu’élu, sa première décision serait d’organiser deux référendums le 18 juin prochain, jour du second tour des législatives.

L’un est censé porter sur la "suspension automatique au regroupement familial", l’autre sur la possibilité pour le ministre de tutelle de décider de "l’internement administratif des fichés S les plus dangereux." Nicolas Sarkozy mise gros sur ces propositions pour relancer sa campagne dans cette primaire. 

Huit propositions de référendum depuis 2012...à moins que ce ne soit neuf

Sauf que la martingale est déjà usée jusqu’à la corde, remarque la journaliste Alba Ventura sur RTL: "Le coup du référendum, rien de neuf. En 2012, c’était sur l’indemnisation des chômeurs et sur le droit des étrangers. Bon, eh bien, en 2017 c’est sur les fichés S et le regroupement familial." Et le stratagème va plus loin: "Depuis 2012, il en a proposé huit mais n’en a fait aucun pendant son mandat", poursuit l’éditorialiste.

Huit propositions de référendum, ça semble beaucoup? Pourtant, si l'on jette un regard sur les positions défendues par Nicolas Sarkozy depuis 2012 et qu'on se livre à un petit exercice d'arithmétique, on peut même en trouver neuf. Dans l'ordre, on a donc les deux référendums suggérés lors de la campagne de 2012 sur l'indemnisation des chômeurs et les droits des étrangers. A l'automne 2014, alors qu'il cherche à redevenir président de l'UMP, il se fait l'avocat de trois référendums: une consultation sur la fusion des conseils régionaux et des conseils généraux, une autre sur la mise en place de contreparties obligatoires aux prestations sociales, une dernière sur la baisse du nombre de parlementaires.

Plus tôt cet année, il a encore songé à deux questions à poser aux Français. En juin, il évoquait la possibilité d'écrire un nouveau traité européen à soumettre ensuite à l'avis du peuple. Enfin, à la fin de l'été, il envisageait un référendum pour étendre "l'interdiction de signes religieux ostensibles à l'école mais également à l'université, dans l'administration et aussi dans les entreprises". Sept propositions auxquelles s'ajoutent les derniers questionnements autour de l'internement administratif des fichés S les plus dangereux et la réforme du regroupement familial. 

En 2007, le référendum? Très peu pour Nicolas Sarkozy

Si le référendum est devenu, avec le temps, un classique de la rhétorique de l’ex-président de la République, il n’en a pas toujours été ainsi. En 2007, candidat à un premier séjour élyséen, Nicolas Sarkozy avait ainsi expliqué à la presse: "Croyez-vous que, si je suis élu, je vais aussitôt dire aux Français : "Excusez-moi, j’ai besoin de votre avis sur un autre sujet?" Force est de constater que l’idée lui paraît désormais moins saugrenue.

Robin Verner