Violences conjugales: Quatennens "regrette d'avoir levé la main" et "certains mots" de sa défense

Le député insoumis Adrien Quatennens le 11 avril 2023 - Thomas SAMSON / AFP
"Ce geste ne doit pas être banalisé ou minimisé". Le député insoumis Adrien Quatennens dit "regretter" d'avoir "levé la main" ce mercredi 7 février sur France 2, à l'occasion d'une interview, marquant son retour médiatique, plus d'un an après sa condamnation pour violences conjugales envers Céline Quatennens, son épouse à ce moment-là, mais avec laquelle il était en instance de divorce.
Des mots "mal choisis"
"Ce que je regrette aussi, c’est d'avoir mal compris que certains mots pour ma défense étaient mal choisis. Aujourd'hui je ne les redirai pas", explique le député du Nord. Une référence à sa contre-offensive médiatique, menée dans la foulée de sa condamnation, le 13 décembre 2022, à 4 mois de prison avec sursis, pour violences conjugales.
Dans La Voix du Nord, il avait dénoncé un "lynchage médiatique" le soir même, avant une interview, le lendemain, sur BFMTV, durant laquelle une relation amoureuse "pas violente" mais "difficile depuis environ deux ans". Concernant la gifle donnée à son épouse, il évoquait une "dispute sérieuse avec des menaces réciproques". Une interview qui avait créé le malaise au sein de La France insoumise, dont le groupe avait suspendu le député pour une durée de quatre mois.
Tout en conditionnant sa réintégration à un "stage de sensibilisation aux violences intrafamiliales", comme le rappelle le principal intéressé sur France 2. "Les femmes qui m’ont accueilli et la structure qu’elles animent m’ont beaucoup aidé. Avec elle, j’ai appris, j’ai travaillé, j’ai compris", assure celui qui a toujours bénéficié du soutien de Jean-Luc Mélenchon et de son premier cercle.
"On peut commettre des erreurs et s'améliorer"
"La conclusion que j’en tire est que si nous voulons éradiquer ces violences, alors il faut éradiquer certains mécanismes qui sont intériorisés, notamment des mécanismes sexistes", fait savoir l'ex-coordinateur de La France insoumise, qui s'était mis en retrait de ses fonctions, avant que Manuel Bompard ne prenne sa place.
Peut-il désormais reprendre le fil de sa vie politique, malgré sa condamnation pour violences conjugales? "Oui, on peut commettre des erreurs et s’améliorer. On peut commettre des erreurs, les regretter. Il y a un parcours que j’ai suivi et je souhaite qu’il puisse être suivi par toutes les personnes concernées", répond notamment Adrien Quatennens.
Le député avait effectué son retour à l'Assemblée dès le 11 janvier comme député non-inscrit, en pleine bataille contre la réforme des retraites, malgré de nombreuses réserves à gauche. Avant d'effectuer, quelques semaines plus tard, sa première intervention publique à l'Assemblée nationale, entraînant à cette occasion le départ de députées écologistes de l'hémicycle en signe de protestation.
Adrien Quatennens avait finalement été réintégré à son groupe initial le 11 avril, les députés LFI votant cette décision avec 45 voix pour, 15 contre et 2 abstentions. Ce dernier "a affirmé regretter les expressions médiatiques qu'il a eues à la suite de sa condamnation", faisait savoir le groupe dans un communiqué. Des regrets que le député a pu de nouveau affirmer ce mercredi.