"Quatre mois, c'est trop court": Clémentine Autain réagit au retour d'Adrien Quatennens au sein du groupe LFI

La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, le 16 février 2023 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
"Je pense toujours que quatre mois, c'est trop court pour qu'Adrien Quatennens puisse faire le chemin qui conduit des faits de violences conjugales pour lesquels il a été condamné à la réintégration dans un groupe qui porte des valeurs féministes". Clémentine Autain n'a pas caché, ce dimanche matin sur Franceinfo, la "fracture" au sein de la Nupes, liée à la réintégration d'Adrien Quatennens dans le groupe LFI.
La députée LFI de Seine-Saint-Denis, invitée de l'émission Questions politiques sur France Inter, Franceinfo et Le Monde, rappelle par ailleurs que les députés du groupe LFI ont signé une "charte d'engagements", qui comportait notamment le fait de "défendre les valeurs féministes et combattre les violences sexuelles et sexistes partout où elles se trouvent".
Une "difficulté", une "fracture"
Mais malgré ce constat, "il y a eu une décision" du groupe LFI, actant, par un vote à bulletins secrets, la réintégration du député du Nord dans le groupe, mardi dernier. Elle s'est faite dans "des conditions démocratiques", ce qu'a salué Clémentine Autain.
Mais "c'est une histoire qui, depuis le début, nous a énormément divisés, et je suis frappée de voir qu'il y a eu même un clivage souvent générationnel" au sein des cadres militants insoumis notamment, a-t-elle regretté.
"C'était souvent les plus jeunes (militants) qui étaient vent debout et qui ne comprenaient pas" qu'Adrien Quatennens puisse réintégrer le groupe. "Et d'autres, à l'inverse, disaient 'mais enfin c'est incroyable, la justice est passée'", relate Clémentine Autain.
"Il faut entendre que l'on a une difficulté et une fracture. Donc moi, ma question, c'est comment on va résorber cette fracture (...), certainement pas en s'asseyant sur les principes féministes mais en essayant de convaincre", a-t-elle ajouté.
Groupe de travail interne à la Nupes
"Il faut travailler à l'intérieur de la Nupes" pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, a dans le même temps appelé Clémentine Autain. Les cellules (d'écoute notamment, ndlr) sont d'ailleurs toujours animées par les femmes", a-t-elle pointé.
"L'idée que ce ne sont que les femmes qui s'occupent de ces histoires est quand même un petit problème. Ça serait bien que tout le monde s'en occupe", a appelé Clémentine Autain.
La députée LFI a par ailleurs proposé la création d'un "groupe de travail à l'intérieur de la Nupes, dans lequel il n'y ait pas que des femmes", mais aussi "des hommes de premier plan, et que l'on réfléchisse" aux comportements à adapter, en termes de "graduation des sanctions", des modalités de réparation, pour à l'avenir ne plus être "à ce point déboussolés, à ce point fracturés".
À l'issue du vote interne à LFI, plusieurs groupes membres de la Nupes, à l'image du PS, avaient dénoncé la décision "inacceptable" de réintégrer Adrien Quatennens. "C'est une faute politique car elle mine la crédibilité de toutes les formations politiques de gauche pour porter une parole claire" sur le sujet des violences faites aux femmes, avaient jugé les députés socialistes, dans un communiqué.