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La France Insoumise

Présidentielle 2027: François Ruffin estime que Jean-Luc Mélenchon "décide d'y aller seul"

Le député François Ruffin le 23 octobre 2024 à l'Assemblée nationale

Le député François Ruffin le 23 octobre 2024 à l'Assemblée nationale - JULIEN DE ROSA / AFP

Le député de la Somme, qui a rompu avec La France insoumise lors des dernières élections législatives, appelle la gauche à construire "quelque chose de puissant qui emporte et fédère dans le pays".

Chacun dans son couloir. Jugeant que le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon "décide d'aller seul" à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2027, le député François Ruffin appelle ce jeudi 20 février sur TF1 la gauche à "construire à côté quelque chose de puissant, qui emporte et fédère dans le pays" et "nous mette en mesure de gagner".

Face au triple candidat à l'élection présidentielle, "le temps n'est plus à faire la danse du ventre ou à jouer de la mandoline pour qu'il revienne à la maison", tacle le Picard qui a rompu dans le fracas avec LFI lors des élections législatives anticipées de 2024 et siège désormais avec Les Écologistes à l'Assemblée nationale.

François Ruffin avait notamment qualifié Jean-Luc Mélenchon de "boulet" et d'"obstacle au vote" lors de l'entre-deux tours. Avant d'accuser LFI, à l'occasion de la sortie de son livre Itinéraire: ma France en entier, pas à moitié, "d'abandonner une partie de la France", confessant sur BFMTV le 11 septembre 2024 sa "honte", après avoir mené une campagne électorale "au faciès" dans certains quartiers, alimentant ainsi les critiques en communautarisme contre le mouvement insoumis.

"La porte est ouverte"

Soucieux de jouer l'unité, François Ruffin assure sur TF1 que "la porte est ouverte" si Jean-Luc Mélenchon - qui avait réuni 22% des voix au premier tour de la dernière présidentielle - convenait à se ranger derrière une candidature commune de la gauche.

Ce scénario impliquerait sûrement une primaire à laquelle LFI est opposée. Le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, déclarait ainsi le 29 septembre sur France Inter:

"Les primaires, ça crée des divisions, ça crée des clivages et au lendemain de la primaire, vous avez les opposants au candidat qui a finalement été désigné, qui vont soutenir un autre candidat".

Candidat potentiel à l'Élysée, François Ruffin se fait discret depuis des mois. Celui qui avait appelé le premier à la formation d'un Nouveau Front populaire au soir des élections européennes et de la dissolution de l'Assemblée nationale, a ensuite été relégué au second plan par les différents partis de gauche.

Depuis le plateau de TF1, il appelle son camp "à rallumer la lumière" face à la "tristesse" et la "morosité" qu'il "ressent dans le pays". Sans se mettre en avant. "Autant certains pensent qu’à eux tout seuls avec leurs bras bien musclés, ils parviendront à opérer cela, autant je ne pense pas que c’est un homme providentiel tout seul qui y parvient", déclare-t-il. Une manière implicite de tacler Jean-Luc Mélenchon.

Baptiste Farge