Pour 2027, François Ruffin estime que la gauche doit reconquérir les "campagnes populaires"

Sans faire état de ses intentions pour la prochaine élection présidentielle, le député insoumis a précisé dimanche la stratégie qu'il juge nécessaire d'adopter à gauche pour gagner.

Invité de l'émission "Dimanche en Politique" sur France 3 ce dimanche 26 novembre, François Ruffin a estimé que la gauche devait changer de stratégie afin de "reprendre pied dans les campagnes populaires" si elle voulait remporter l'élection présidentielle de 2027.

"Aux quartiers populaires, il faut y ajouter les campagnes populaires. La gauche doit reprendre pied dans les campagnes populaires et sur le plan démographique. Les personnes âgées doivent pouvoir se dire que voter à gauche est un gage de stabilité", a jugé le député insoumis de la Somme.

Selon lui, "faire mieux" qu'en 2022 - où Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise n'étaient pas parvenus à accéder au second tour de la Présidentielle en dépit de leur capacité à intégrer les quartiers populaires aux débats - implique de "parler à toute la France" pour "regagner les coeurs."

L'élu a justement inauguré mardi dernier les premiers locaux de son micro-parti "Picardie Debout" à Paris, six mois après avoir lancé un appel aux dons. Ce que beaucoup de suiveurs politiques analysent comme une rampe de lancement pour acquérir une stature présidentiable.

"La Nupes est aujourd'hui en panne"

S'il botte toujours en touche, comme ce dimanche, au moment d'évoquer ses ambitions personnelles pour 2027, François Ruffin s'illustre depuis quelques mois par sa communication. Il avait été parmi les premiers à se distinguer de la ligne de LFI pour qualifier le Hamas de groupe "terroriste", avant d'être l'un des plus rapides de son camp à réagir sur le drame de Crépol, où Thomas, 16 ans, a perdu la vie.

Mais pour l'Insoumis de 48 ans, l'objectif affiché est de permettre à la gauche de "se remettre en ordre de bataille" alors que "la Nupes est aujourd'hui en panne".

"Il s'agit de la remettre en oeuvre et de faire apparaître une équipe. On verra qui en sera le chef d'orchestre à la fin", a-t-il déclaré sur France 3, en insistant sur l'importance de rassembler une diversité d'opinions qui travaillent ensemble, à la manière de la gauche plurielle de 1997 à 2002.

"Il faut ouvrir un chemin d'espérance" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui a "un boulevard" devant elle à l'heure actuelle, a résumé François Ruffin.

Gabriel Joly