"Il s'est exprimé de façon personnelle": LFI prend ses distances avec Sébastien Delogu sur l'Algérie

Le député LFI de Marseille Sébastien Delogu, le 7 janvier 2025. - MIGUEL MEDINA / AFP
Les prises de distances de La France insoumise vis-à-vis de ses élus sont très rares. D'autant plus quand elles concernent des membres éminents du mouvement, habituellement alignés avec la direction. C'est dire le caractère singulier du communiqué publié par LFI ce mardi 1er juillet sur X concernant le député Sébastien Delogu.
Présent en Algérie pour une visite de plusieurs jours, alors qu'Alger et Paris traversent une crise diplomatique aiguë depuis plusieurs mois, le parlementaire insoumis s'est "exprimé de façon personnelle", écrit LFI. "Il n'engage ni les groupes parlementaires de La France insoumise, ni le mouvement".
"Une autre voie en France"
Interviewé par un correspondant de l'AFP, Sébastien Delogu, qui a des origines algériennes, a expliqué ce lundi être venu "exprimer le fait qu'il y a une autre voie en France, celle du respect" et que "quand on s'exprime, on doit parler d'égal à égal".
Après avoir échangé avec des députés de l'Assemblée nationale populaire, il a rappelé qu'"il y a la mer Méditerranée qui nous lie, il y a notre histoire commune avec le peuple algérien".
"Des millions de Françaises et de Français se sentent insultés face aux invectives incessantes de certains ministres français", a-t-il affirmé, dans une pique à Bruno Retailleau. Le ministre de l'Intérieur a été accusé nommément par le pouvoir algérien de mener une cabale contre l'Algérie.
Par ailleurs, Sébastien Delogu a appelé le peuple algérien à "rester concentré sur les valeurs qui sont les siennes", en étant "conscient que les élections, c'est cyclique". Selon lui, la gauche radicale fera "dégager (la majorité au pouvoir, NDLR) pour essayer d'apporter cette autre voie" dans cinq ans.
Pas un mot sur Boualem Sansal et Christophe Gleizes
Néanmoins, le député insoumis n'a pas pu être interrogé par l'AFP sur le cas de Boualem Sansal, l'écrivain francoalgérien dont le sort est au cœur de la brouille diplomatique entre l'Algérie et la France, et dont la condamnation à cinq ans de prison ferme, notamment pour "atteinte à l'unité nationale", a été confirmée ce mardi en appel.
Même chose pour ce qui est du journaliste sportif français Christophe Gleizes, condamné dimanche à sept ans de prison ferme, notamment pour "apologie du terrorisme".
Si l'AFP ne donne par les raisons de l'absence de réponses, cela semble être à l'origine du communiqué de LFI. "Nous protestons contre l'arrestation du journaliste Christophe Gleizes. Nous demandons sa libération immédiate et nous renouvelons notre exigence de voir libérer Boualem Sansal", clarifie le mouvement.
Dans le même sens, l'insoumis Éric Coquerel avait écrit un peu plus tôt sur X: "Je ne fais vraiment pas partie de ceux qui cultivent des relations tendues avec l’Algérie. Au contraire. Mais je réclame la libération du journaliste français Christophe Gleizes."