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La France Insoumise

Émeutes: pour Manuel Bompard, "on parle de tout, sauf de la cause"

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"Si on veut apporter une réponse durable à la problématique qu'on a rencontrée, il faut faire en sorte que ça ne se reproduise pas", déclare le coordinateur national de LFI sur BFMTV-RMC.

Qu'évoque le mot "police" à Manuel Bompard? "Je dis réforme en profondeur, je dis: qui dirige aujourd'hui? Je dis peur du gouvernement", explique le coordinateur national de La France insoumise (LFI) sur BFMTV-RMC ce jeudi. Un message identique à celui passé par Jean-Luc Mélenchon la veille dans Mediapart. Au cours de son interview, le leader du parti revient sur la mort de Nahel, ainsi que les émeutes qui ont suivi. Il fustige un "pouvoir" "soumis" à la police, tout en appelant à "des réponses politiques".

Tant pis si cela vaut aux insoumis - jugés coupables de ne pas avoir appelé au calme - d'être sous le feu des critiques y compris au sein de la Nupes où Fabien Roussel comme Olivier Faure ont pris leurs distances. "Depuis une semaine, on parle de tout sauf de ce qui a été la cause de l'explosion à laquelle on a été confronté", insiste Manuel Bompard.

Suppression de la loi de 2017

"Si on veut apporter une réponse durable à la problématique, il faut faire en sorte que ça ne se reproduise pas", poursuit le député des Bouches-du-Rhône. Il veut "ouvrir un débat", qui lui apparaît aujourd'hui comme un "tabou": celui de "l'organisation de la police".

L'insoumis met plusieurs propositions sur la table. La première est réclamée par LFI et les écologistes depuis plusieurs jours: la suppression de la loi de 2017 relative aux conditions d'ouverture de feu des policiers. Jean-Luc Mélenchon la résume en trois mots: "Permis de tuer".

"Deuxièmement, on décide de dépayser l'ensemble des enquêtes pour violences policières", poursuit Manuel Bompard. Objectif: "Que ce ne soit pas les juges qui sont dans le même périmètre géographique que les policiers mis en cause qui s'occupent ensuite de juger leur cas".

"Réforme de la formation", "police de proximité"

Pour lui, l'IGPN - la police des polices - "ne fait pas son travail". Il propose la création d'une "commission vérité et justice" et cite l'exemple de la Grande-Bretagne "qui a une institution de contrôle indépendante". Cette instance serait composée de "magistrats, de représentants des policiers, pourquoi pas des représentants du pouvoir politique, des citoyens", détaille-t-il.

Quid de la Défenseur des droits, Claire Hédon? "Je n'ai pas de problème avec [son] travail", répond Manuel Bompard, mais "quand elle fait des propositions, le pouvoir politique les balaye d'un revers de la main".

L'élu plaide, par ailleurs, pour une "réforme de la formation" et un "rétablissement de la police de proximité". "Si on veut avoir une réponse durable aux événements qui se sont déroulés ces derniers jours, il va falloir qu'on s'attaque aux sujets des violences policières, du racisme et d'une police qui fonctionne mieux, qui est véritablement républicaine", insiste-t-il une dernière fois.

Baptiste Farge