"Des décisions verticales": trois cents militants insoumis appellent à une "VIe République à LFI"

Les députés de La France Insoumise Mathilde Panot et Manuel Bompard conversent pendant une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 21 mars 2023 - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP
Trois cents militants insoumis ont appelé ce lundi les dirigeants de La France insoumise (LFI) à "une VIe République" pour l'organisation du mouvement, dans la lignée de critiques ces derniers mois sur le manque de démocratie interne.
"Nous, militants de LFI, tirons la sonnette d'alarme", écrivent ces membres de "groupes d'actions" locaux, dont de nombreux responsables, issus de diverses régions, dans un appel.
"Nous traversons en effet une véritable crise interne liée aux décisions verticales à répétition que nous subissons", ajoutent-ils.
"Mettre en place un fonctionnement démocratique"
Ils critiquent "l'absence totale de démocratie entre les 'décideurs' et les militants de terrain", citant "l'absence de débat interne sur la gestion de la crise sanitaire", "la nomination des porte-parole sans consultation des militants" ou encore "l'impossibilité de dresser des bilans après des élections".
Ils mentionnent enfin la désignation en novembre de la dernière direction, "apprise par voie de presse (...) à 48h d'une Assemblée populaire (décidée par qui? avec quelle stratégie?)".
Cette reconfiguration de la "coordination" avait déclenché une crise à LFI, plusieurs de ses figures comme Clémentine Autain, François Ruffin et Alexis Corbière, ayant été maintenues à l'écart. Ceux-ci ont mené une brève fronde médiatique avant de se focaliser sur le mouvement contre la réforme des retraites.
Les signataires de l'appel, diffusé auprès des députés et au sein du mouvement, l'ont assorti d'un courrier à Manuel Bompard, coordinateur, dans lequel ils demandent "que soit convoquée au plus vite une convention militante au sein de LFI afin de mettre en place un fonctionnement démocratique".
"Il faut que la coordination prenne ça au sérieux"
Sollicité, Manuel Bompard a affirmé n'avoir pas pu à ce stade prendre connaissance de ces interpellations.
La députée Raquel Garrido, l'une des "frondeuses" de décembre dernier, a prévenu:
"Il faut que la coordination prenne ça au sérieux. Elle a mis à rude épreuve la patience des militants, qui pour certains ont quitté LFI. Moi je leur dis de tenir bon. L'idée de convention est bonne ".
La prochaine assemblée représentative de LFI, en juin, ne devrait pas donner lieu à une modification subtantielle de la direction, celle-ci ayant été nommée pour un an en novembre.