La députée LaREM Agnès Thill maintenue dans le parti malgré ses propos controversés

Agnès Thill, députée LaREM de l'Oise. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Agnès Thill, dont certains députés ont demandé à plusieurs reprises l'exclusion après des déclarations anti-PMA, a déclaré jeudi n'avoir reçu qu'une simple "mise en garde" de la part de son parti.
Assistée d'un avocat, elle avait été entendue mardi par la commission des conflits de La République en marche. Agnès Thill dit se réjouir "de demeurer membre du mouvement LaREM, dont (elle) partage et adhère à toutes les valeurs", selon un communiqué.
"Je me suis engagée à faire attention à mes propos", a précisé la députée de l'Oise, se félicitant que soit "reconnu" qu'elle n'est "ni homophobe ni islamophobe".
Elle "s'est engagée à ne pas réitérer de tels propos"
Dans un courrier qu'elle va envoyer à son président de groupe Gilles Le Gendre, elle demande désormais "un débat apaisé et serein" et prévient qu'elle déposera plainte en cas de "nouvelle attaque" de la part de ses collègues, notamment sur sa vie privée et sa religion catholique.
Guillaume Chiche, un des députés LaREM qui avait plaidé pour son exclusion, a affirmé que sa demande restait "intacte". "Je reste atterré par les déclarations d'Agnès Thill. J'espère que cette décision la fera grandir", a-t-il ajouté.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, Gilles Le Gendre relève qu'Agnès Thill "s'est engagée à ne pas réitérer de tels propos, et à observer les règles d'un débat serein et respectueux lors de l'examen prochain des lois de bioéthique". "Je serai attentif à ce que cet engagement soit respecté", promet le patron du groupe majoritaire.
Selon le porte-parole des députés LaREM Hervé Berville, "c'est le dernier avertissement" et "il faut qu'elle arrête de jeter de l'huile sur le feu". "Il y a des divergences de fond mais il faut respecter la liberté de parole", a-t-il aussi souligné.
Plusieurs mises en garde
Agnès Thill, qui s'oppose à l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA), avait estimé en janvier que "l'absence de genre dans le mot parent favorise l'éclosion d'écoles coraniques", à l'occasion de la publication du rapport de la mission parlementaire sur la bioéthique.
Elle avait déjà été mise en garde à plusieurs reprises auparavant par LaREM, notamment pour des propos concernant un supposé "lobby LGBT à l'Assemblée nationale".
En novembre, en particulier, le mouvement LaREM et Gilles Le Gendre avaient déjà adressé une lettre à la députée, la mettant en garde une "dernière" fois "contre les excès" de ses "prises de position publiques".
Dernièrement, elle a suscité une nouvelle levée de boucliers après avoir comparé les "femmes seules" qui souffrent de ne pas avoir d'enfant et veulent bénéficier de la PMA à des "droguées".
La députée s'est déjà expliquée devant le bureau du groupe LaREM de l'Assemblée. Elle a "retiré" ses propos ayant pu "blesser", mais a maintenu ses "positions".