Karachi: des juges autorisés à enquêter sur Sarkozy

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L’ancien président de la République a-t-il eu le dossier de l’affaire Karachi entre les mains ? La cour d'appel de Paris a autorisé ce jeudi trois magistrats à enquêter pour déterminer si Nicolas Sarkozy s'est rendu complice d'une violation du secret de l'instruction en marge du volet financier de l'affaire Karachi.
En septembre 2011, dans un communiqué, l'Elysée avait affirmé que, « s'agissant de l'affaire dite de Karachi, le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier », ce qui pouvait laisser supposer qu'il avait eu accès aux pièces de l'instruction. Le parquet de Paris s'était opposé à ce que les juges d'instruction enquêtent, invoquant le principe constitutionnel de « l'irresponsabilité » du chef de l'Etat. Mais la cour d'appel a décidé jeudi de confirmer l'ordonnance des juges d'instruction, ce qui les autorise à poursuivre leur enquête.
« Un double désaveu »
« C'est un double désaveu pour le procureur de la République de Paris et pour le parquet général et c'est une victoire pour les familles des victimes qui souhaitent demander des comptes à Nicolas Sarkozy », a déclaré Me Olivier Morice, avocat des familles plaignantes. « M. Sarkozy devra s'expliquer devant des juges d'instruction pour des faits de violation du secret de l'instruction, du secret professionnel, et de recel, qui lui sont reprochés », a-t-il ajouté.