Jérôme Lavrilleux se met "en congé" de l'UMP

Jérôme Lavrilleux se met en congé de l'UMP. - Kenzo Tribouillard - AFP
Il devait être fixé sur son sort dans une semaine. Il a décidé de prendre les devants. Le député européen Jérôme Lavrilleux a annoncé, ce mercredi, dans une lettre au secrétaire général par intérim de l'UMP Luc Chatel, qu'il se met "en congé de l'UMP".
Auteur sur BFMTV des révélations fracassantes dans le cadre de l'affaire Bygmalion, Jérôme Lavrilleux a qualifié de "mascarade" la procédure d'exclusion qui le vise à cause de son rôle dans cette histoire.
Il reprend sa liberté
"J'ai décidé de reprendre ma liberté en me mettant officiellement en congé de l'Union pour un mouvement populaire et de ne pas renouveler mon adhésion cette année. Votre procédure n'a donc plus lieu d'être, et si vous deviez la prolonger, elle apparaîtrait pour ce qu'elle n'a jamais cessé d'être, une mascarade, une justice d'exception", écrit l'ancien bras droit de Jean-François Copé dans cette lettre.
Sa suspension de l'UMP avait été confirmée en septembre dernier par une commission des recours. Celui qui était directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP, mais aussi directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, avait contesté sa suspension auprès de cette commission, estimant que le bureau politique avait outrepassé ses droits.
Une audition était prévue le 21 octobre
Une commission spéciale composée de trois parlementaires étudie actuellement la procédure d'exclusion à son encontre. Jérôme Lavrilleux devait être entendu mercredi, mais n'avait pas confirmé sa venue. Les conclusions devaient être présentées lors du bureau politique du 21 octobre prochain.
"Dans la précipitation d'un conflit interne au parti qui, à la lumière des événements, dévoile sa finalité purement politique, vous m'avez fait part de la procédure de sanction à mon endroit, décidée par un bureau politique de l'UMP présidé par un quarteron de Premiers ministres à la retraite", écrit-il ciblant Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin, qui ont pris la présidence par intérim de l'UMP après la démission de Jean-François Copé.
La lettre de Jérôme Lavrilleux, adressée à l'attention de Luc Chatel:
Victime d'un acharnement politique?
"A la lecture des propos rapportés, y compris aujourd'hui dans la presse, je comprends que la sanction, c'est-à-dire mon exclusion, est déjà actée par une direction sans légitimité politique et juridique, dont le comportement passé la disqualifie", accuse-t-il encore, se disant "victime d'un acharnement politique et médiatique sans précédent dans notre famille politique".
D'après Jérôme Lavrilleux, "la procédure interne s'est avérée être une succession de contradictions aussi bien politiques que juridiques, ainsi que de diffamations".
Élu au Parlement européen, il assure que son travail là-bas "est infiniment plus important que cette pantalonnade médiatique annoncée", justifiant ainsi qu'il ne participe pas à l'audition prévue le jour-même.
"Un dérapage"