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UMP: Lavrilleux suspendu, son exclusion à l'étude

Jérôme Lavrilleux au Parlement européen à Strasbourg, le 1er juillet 2014.

Jérôme Lavrilleux au Parlement européen à Strasbourg, le 1er juillet 2014. - Patrick Hertzog - AFP

Une commission va instruire la procédure d'exclusion de l'ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé. En mai, il avait reconnu la mise en place d'un système occulte au sein du parti pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012.

Jérôme Lavrilleux, a été suspendu de l'UMP, et son exclusion sera bientôt étudiée, a annoncé mardi soir une source au sein du parti. Cet homme, au coeur du scandale Bygmalion, avait fait des révélations fracassantes sur BFMTV à propos de cette affaire des fausses factures de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.

Le député européen, ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, va "se faire notifier" cette décision "prise jeudi dernier à l'unanimité" des membres présents (7, dont deux copéistes, sur 9 au total) de la commission des recours.

Son exclusion à l'étude

Jérôme Lavrilleux avait contesté auprès de cette commission sa suspension décidée avant l'été, jugeant que le bureau politique (BP) du parti avait outrepassé ses droits. La décision de la commission des recours va également être transmise au secrétaire général par intérim de l'UMP, Luc Chatel, ainsi qu'au BP. 

C'est désormais une commission spéciale (composée de trois membres: Marc-Philippe Daubresse, Valérie Boyer et Thierry Solère) qui va instruire la procédure d'exclusion de Jérôme Lavrilleux et soumettre son rapport au BP "dans un mois et demi à deux mois", selon cette source.

Si elle se prononce pour l'exclusion, ce qui est probable selon plusieurs sources UMP, cette commission spéciale pourra décider qu'elle est temporaire -le temps de la procédure judiciaire dans l'affaire Bygmalion- ou définitive. Jérôme Lavrilleux pourra contester cette exclusion en justice.

"Si on m'exclut, je parlerai"

L'exclusion éventuelle de Jérôme Lavrilleux pourrait avoir des conséquences. Fin août, il avait promis qu'il "parlerait" si une telle éventualité se concrétisait: "Pour le moment je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai", avait-il assuré. Et d'ajouter : "si on m'exclut de l'UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats."

Jérôme Lavrilleux avait reconnu le 26 mai, en direct à la télévision, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à "un dérapage sur le nombre" de meetings et qu'un système occulte avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne, soit environ 22,5 millions d'euros.

Ce système consistait pour la filiale de Bygmalion, Event and Cie, à facturer indûment à l'UMP des dépenses qui auraient dû entrer dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy, pour 10 à 11 millions d'euros, selon l'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, et Jérôme Lavrilleux, qui a déjà été placé en garde à vue pour cette affaire.

M. K. et V.R. avec AFP