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"Je sentais en lui des regrets": Samuel Sandler raconte sa conversation téléphonique avec Éric Zemmour

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Samuel Sandler avait exigé des excuses du polémiste d'extrême droite, après les propos de ce dernier sur sa famille et le choix du lieu de sépulture de son fils et ses deux-petits fils, inhumés en Israël après leur assassinat par Mohamed Merah.

Il avait fait savoir qu'il attendait qu'Éric Zemmour lui présente des excuses. Samuel Sandler a trouvé un écho et a été contacté par le polémiste d'extrême droite. Un appel "un peu étonnant", commencé "presque (comme) une conversation amicale", raconte le père de Jonathan et grand-père de Gabriel et Arié, assassinés en 2012 parce qu'ils étaient juifs par Mohamed Merah, à l'école Ozar-Hatorah de Toulouse.

"Après on est allés beaucoup plus concrètement, et il m'a demandé mon souhait, moi j'ai dit que mon souhait est d'arrêter, qu'on ne parle plus de mes enfants, (...) qu'on arrête de parler du lieu de sépulture de mes enfants, qu'on respecte un peu aussi les victimes", relate Samuel Sandler sur BFMTV ce lundi.

Un échange téléphonique plein "d'embarras", et reçu par l'intéressé comme "une excuse".

"Je sentais vraiment en lui des regrets. Si vraiment il respecte ses engagements, ça sera terminé, oui", poursuit le septuagénaire.

Condamnations politiques

Éric Zemmour a suscité une intense polémique avec son dernier livre, vivement condamnée par la classe politique, en assénant que la famille Sandler vivait en "étrangers" et avait souhaité "le rester par delà la mort" en raison du choix de leur lieu de sépulture, en Israël. L'ancien journaliste avait placé les victimes sur le même plan que leur assassin, Mohamed Merah, lui aussi inhumé "sur la terre de ses ancêtres, en Algérie".

L'avocat de Samuel Sandler, Patrick Klugman, avait réagi en octobre, dénonçant un propos "absolument insupportable".

"Éric Zemmour met dans le même sac l'assassin et les victimes. Vous avez un homme qui prétend aux plus hautes charges de la République, le livre qu’il est en train d'écrire s'appelle: 'J’irai cracher sur vos tombes'. Voilà ce qu’il fait quand il dénie la nationalité française à des enfants juifs français, assassinés en France par un terroriste islamiste", avait jugé Me Klugman.

Le conseil avait déclaré qu'une action en justice n'était pas exclue après la présidentielle, si Éric Zemmour continuait "à cracher sur les tombes des victimes de terrorisme".

Clarisse Martin Journaliste BFMTV