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Politique

Interdiction de manifester: ceux qui retournent leur veste

La préfecture de police de Paris a interdit la manifestation du 23 juin

La préfecture de police de Paris a interdit la manifestation du 23 juin - Thomas Samson - AFP

Dans le contexte de l'Etat d'urgence, des personnalités politiques souhaitaient interdire les manifestations. Mais après l'interdiction effective de manifester annoncée par la préfecture de Paris, certaines incohérences de discours sont apparues.

En interdisant la manifestation de ce jeudi, la préfecture de police de Paris a suscité de vives réactions politiques. Nombreux sont ceux à avoir critiqué le principe même de cette interdiction, estimant, comme Marine Le Pen, qu’il s’agit d’une "atteinte à la démocratie". 

Pourtant, le 20 mai dernier la présidente du Front national, affirmait au micro d’Europe 1 : "En situation d’état d’urgence, il n’y a pas de manifestation". 

Mais Marine Le Pen n'est pas la seule. A gauche, le président de la République avait lui-même assuré lors de sa campagne en 2012, que le droit de manifester est "le seul droit que nous avons". 

Le 17 mai dernier, François Hollande assurait sur Europe 1 : "Manifester c'est un droit, casser, c'est un délit et donc ce sera puni". Le chef de l'Etat revenait sur le contexte de l'état d'urgence, assurant : 

"En France, on peut, même dans un contexte qui est particulièrement lourd, avec l'Etat d'urgence, avec les tragédies qui se sont produites l'année dernière, on peut manifester. On peut occuper des places. Ça fait partie de la liberté. Et moi je respecte ceux qui sont sincères et qui veulent faire entendre leur voix". 

Le porte-parole du gouvernement citait le 15 juin dernier lors d'un point presse les propos de François Hollande. Selon Stéphane Le Foll, il n'y aurait plus "d'autorisation de manifester si les conditions de préservation des biens des personnes et des biens publics (...) ne sont pas garantis". Mais il ajoutait aussi : 

"Nous sommes dans un Etat de droit et de liberté, liberté de manifestation, droit de grève, et le président de la République a rappelé qu'il avait toujours veillé à les respecter". 

Sarkozy et Guaino s'éloignent de leur parti

Chez Les Républicains, le parti a largement appelé a "l'interdiction" de la manifestation de ce 23 juin, par la voix de son porte-parole Guillaume Larrivé. Mais Nicolas Sarkozy ne croit pas "que ce soit raisonnable qu'un gouvernement républicain décide dans un pays comme le nôtre d'interdire des manifestations".

Son ancien conseiller spécial et candidat à la primaire du parti, Henri Guaino, affirmait lui aussi en ce sens, qu'interdire une manifestation "est une très mauvais façon de gouverner". 

Mélanie Longuet