Insécurité: David Lisnard pointe un "échec national" et évoque la "décivilisation" des plus jeunes

David Lisnard le 28 septembre 2022 - BFMTV
Un état de fait sans équivoque. Invité ce mercredi matin sur BFMTV-RMC, David Lisnard, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France, a dénoncé un "véritable échec national" en matière de lutte contre l'insécurité, qui selon lui "ne doit plus faire partie du paysage français."
Selon lui, il convient d'épauler les mairies, qui sont "un maillon dans la chaîne de continuum de sécurité", dans la lutte contre ce fléau.
"On n’a pas autorité judiciaire, pas le droit de faire des enquêtes, la police municipale n'a pas le droit de demander les papiers sauf sur réquisition du parquet. La problématique est que plus l’état prélève d’impôts, plus il dépense d’argent, plus il est défaillant sur ses missions régaliennes", attaque-t-il.
"L’excuse de minorité ne peut plus s’appliquer"
Pour l'élu, cette augmentation inquiétante des atteintes aux biens et personnes renvoie à "une défaillance régalienne", mais surtout à "un problème de décivilisation", chez les plus jeunes.
"C’est quand un individu de 14 ou 15 ans peut tuer une femme en ricanant pour tuer un sac", reprend-il, faisant référence à la violente agression d'une retraitée de 89 ans, début septembre, dans un quartier de Cannes. Découverte inanimée, elle avait été transportée aux urgences par les sapeurs-pompiers et a depuis porté plainte.
Face à ce type de comportements, David Lisnard estime que "l’excuse de minorité ne peut plus s’appliquer" et que la loi dot être revue afin de mieux encadrer et punir ces actes.
"Ce que nous proposons c’est qu’au-delà de 16 ans, quand il y a une atteinte grave physique ou morale à la victime, il n’y ait plus d’excuse de la minorité. En dessous on souhaite une excuse de minorité qui soit revue sur 20% de la peine et pas 50% de la peine. Il faut revoir l’ordonnance de 45 et surtout éviter les grands effets d’annonce", conclut-il.