"Je n'ai rien vu, rien senti": la retraitée de 89 ans frappée par trois jeunes à Cannes raconte son agression fulgurante

Les images sont toujours aussi choquantes. Lundi passé en milieu de journée, les caméras de surveillance d'une résidence du quartier de la Bocca, à Cannes, enregistraient la violente agression d'une retraitée de 89 ans, violemment frappée par trois jeunes individus qui souhaitaient lui dérober son sac à main. Découverte inanimée, elle avait été transportée aux urgences par les sapeurs-pompiers et a depuis porté plainte.
"Rien vu, rien senti"
Une semaine plus tard, l'octogénaire se remet tout doucement. Depuis sa chambre d'hôpital, Angèle Houin tente difficilement de remonter la chronologie de son agression auprès de BFMTV. "Je n’ai rien vu, rien senti. Je me suis retrouvée devant les pompiers mais je ne sais pas. Et c’est là que j’ai dit aux pompiers ‘je suis tombée', Ils m’ont dit ‘non'", retrace-t-elle, son visage tuméfié portant encore les stigmates des coups.
Ce n'est qu'après avoir visionné les images enregistrées qu'Angèle comprend la gravité de la situation et la violence de son agression.
"Ça fait drôle, je vous le dis, surtout que je n’ai rien fait à ces jeunes. Ils étaient trois, je ne sais pas pourquoi. Je ne suis pas trop en colère, est-ce que c’est de leur faute ou la faute aux parents, on ne sait pas. Ils sont jeunes, 15 ans, moi j’ai des petits-enfants de 15 ans", se désole-t-elle.
Tentative d'acheter le silence
Dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le maire de Cannes, David Lisnard, avait précisé qu'une famille "aurait tenté de couvrir les agissements de l'un des mis en cause sur la base d'un faux témoignage." Selon Angèle, une des familles aurait également tenté de faire annuler le dépôt de plainte, moyennant une somme d'argent.
"Les parents ont téléphoné à ma petite fille pour leur proposer de l’argent pour enlever la plainte. Ils l’ont appelée ils lui ont dit ‘vous ne voulez pas enlever la plainte on vous donne des sous.’ Elle a dit ‘non on ne veut rien du tout, dégagez’", affirme-t-elle.
Une initiative bien loin de faire retomber la colère chez les proches de la victime. Toujours auprès de BFMTV, René Ginola, fils de la retraitée, assure que "c'est une honte de s’attaquer à des proies faciles comme ça."
"Ils ne s’attaquent pas à des hommes, ils s’attaquent à des personnes âgées", peste-t-il.
Peu de temps après l'agression, les policiers ont rapidement identifié un mineur de 14 ans, qui le lendemain se rend finalement au commissariat, conduit par sa famille, où il est placé en garde à vue. Les deux autres suspects âgés de 14 et 15 ans sont retrouvés le lendemain et, dans l'attente de leur présentation devant un juge pour enfants en novembre, sont placés sous contrôle judiciaire dans des centres éducatifs fermés.