INFO RMC – Hollande veut un projet de loi sur le droit d’asile

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L'Elysée fait semblant de rester zen. « Que voulez-vous », m'a dit un conseiller, « le président ne peut pas répondre à tous les évènements ». Les députés socialistes approuvent. L'un d'entre eux m'a confié : « On n’assoit pas son autorité tous les jours sinon c'est de l'autoritarisme ». Cela dit en coulisse, le président est à la manœuvre ». Info RMC : François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont demandé à la sénatrice Valérie Létard et au député des Bouches-du-Rhône Jean-Louis Touraine de préparer un projet de loi sur le droit d'asile et l'immigration clandestine.
Mercredi pourtant, on a vu un Premier ministre qui ne semblait pas soutenir Manuel Valls...
Eh bien je peux vous dire que l'intervention du Premier ministre a été calibrée au mot près avec l'accord de François Hollande et de Manuel Valls. Jean-Marc Ayrault avait pour mission jeudi après-midi de calmer l'opinion et surtout de calmer sa majorité. J'ai rencontré un député socialiste qui m'a confié : « Il n'est pas question de déjuger Valls. Ayrault a dit quelque chose de très simple : "si le préfet a fait son travail, la famille kosovar ne reviendra pas". Vendredi soir, on va se rendre compte que l'expulsion a été faite dans la légalité ». Pour le couple exécutif, il n'y a pas d'affaire Valls. Il faut gérer la dictature de l'émotion.
Oui, mais quand même. Comment comprendre que la majorité tombe sur Valls à bras raccourci ?
C'est simple. Il y a deux explications. La première : la popularité de Manuel Valls. Claude Bartolone, Vincent Peillon et certains députés s'agacent de voir le ministre de l'Intérieur caracoler en tête dans les sondages pendant que le président est au plus bas. Ensuite, beaucoup de députés socialistes sont sincèrement indignés. L'un d'entre eux m'a dit : « La République doit mieux traiter les enfants de parents en situation irrégulière ». Cela dit, la plupart des parlementaires socialistes cherchent à disculper Valls pour préserver l'unité du parti. En coulisse, le parfait bouc émissaire, c'est le préfet !
Il peut vraiment être mis en cause ?
Le préfet on lui dit : « il faut expulser ». Ensuite, il transmet l'avis d'expulsion et la police doit agir. Donc quand la gauche demande des comptes sur la façon dont les choses se sont passées, elle devrait se tourner plutôt vers la police que vers le préfet. C'est la police qui est fautive. Mais des députés ont pris un malin plaisir à souligner que ledit préfet était secrétaire général au ministère de l'Immigration sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ce sera le fusible parfait. Et pendant ce temps-là, on ne parle pas du budget.
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