BFMTV
Politique

Impôt à la source: pour Hollande, l'arrêt de la réforme serait "un choix politique" qu'il "ne partage pas"

placeholder video
En direct de Granville, François Hollande a profité d'une nouvelle séance de dédicaces pour exprimer son désaccord avec l'éventualité d'un report de la réforme sur le prélèvement à la source.

"Nous choisirons ensemble politiquement l'avancée ou l'arrêt (...) de la réforme". Après avoir défendu bec et ongles l'entrée en vigueur du prélèvement de l'impôt à la source en 2019, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a indiqué ce samedi matin que l'arrêt de la réforme n'était pas exclu. Un volte-face que dénonce l'ancien président de la République, en déplacement à Granville dans la Manche à l'occasion d'une nouvelle séance de dédicaces de son livre Les leçons du pouvoir.

"Le prélèvement à la source est une modernisation de notre système fiscal qui était souhaitée par beaucoup, et notamment par beaucoup de Français qui souffrent d'avoir un décalage entre le moment où ils perçoivent un revenu et le moment où on leur prend l'impôt", explique François Hollande, qui rappelle que "cette réforme avait été lancée, elle avait été préparée".

Hollande enfonce le clou

Après avoir salué le "travail remarquable" de l'administration, le prédécesseur d'Emmanuel Macron a estimé que "si elle était abandonnée, ce ne serait pas pour des raisons techniques mais en raison de choix politiques qu'(il) ne partage pas".

Au lendemain d'une prise de parole aux allures de discours de rentrée, au cours de laquelle il a chargé Emmanuel Macron, François Hollande profite de cette nouvelle occasion pour critiquer son successeur, confronté à une rentrée noire

Doutes sur les effets psychologiques de la réforme

Invité sur France inter, Gérald Darmanin a en effet indiqué ce samedi matin que l'éventuelle suspension de la réforme ne serait en aucun cas liée à des motifs techniques, mais a évoqué des conséquences psychologiques.

"Est ce que techniquement on est prêt? Oui on est prêt. Est ce que psychologiquement les Français sont prêts? C'est une question à laquelle collectivement nous devons répondre", a-t-il expliqué.

Dans le courant de la semaine, Emmanuel Macron avait déjà laissé transparaître son hésitation quant à la mise en oeuvre très prochaine du prélèvement à la source, déclarant avoir "besoin d'une série de réponses très précises".

Mélanie Rostagnat