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Politique

Hollande sur le chômage : la séquence ratée

A 7h25, tous les jours, retrouvez Véronique Jacquier pour sa chronique RMC politique

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François Hollande nous a embrouillés avec sa déclaration sur l'inversion de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. Comment le président a-t-il pu rater cette séquence ?

Comment François Hollande a-t-il pu se prendre les pieds dans le tapis comme il l'a fait à Aubervilliers ? Mais tout son entourage se le demande ! Imaginez la tête des conseillers en revenant à Paris. Imaginez aussi celle de François Hollande. Il était très agacé ! En fait « il voulait préparer les esprits à une possible hausse du chômage dans les mois qui viennent », m'a dit un conseiller. Il sait que les Français attendent des résultats sur la durée. Il fallait se débarrasser de la fameuse phrase : « Inverser la courbe du chômage ». Ça lui colle au doigt comme le sparadrap du capitaine Haddock !

Un an plus tard, le 9 septembre 2013, on n’a rien vu ! Hier le président a voulu rectifier le tir : on ne parle plus de résultat avant la fin de l'année. Depuis la publication des chiffres du mois d'octobre hier soir, François Hollande dit que « la bataille de l'emploi peut être gagnée »... Nuance...

Mais pourquoi parler hier matin avant la publication des chiffres du chômage ? Des chiffres que seul lui connaissait !

François Hollande ne pouvait pas prendre la parole hier soir. Il était dans l'avion qui le conduisait à Vilnius en Lituanie. Or, selon l'un de ses proches, il voulait incarner la séquence. Il voulait s'exprimer pour souligner les efforts du gouvernement en matière de lutte contre le chômage. Enfin une bonne occasion de parler ! C'est la première fois qu'il prenait la parole depuis l'affaire Leonarda.

Ce n'est pas réussi ! François Hollande ne compte pas changer ses conseillers en communication ?

Non ! Le problème c'est qu'il ne leur a pas demandé leur avis quand il s'est exprimé à Aubervilliers. François Hollande ne compte que sur lui-même. Le déplacement s'est monté la veille au soir. En coulisses, beaucoup de députés socialistes ont trouvé l'opération de communication consternante. « Monter un évènement sur la signature de contrat de génération à quelques heures de chiffres du chômage que le président ne peut pas commenter, c'est n'importe quoi ». Hier, ils ont essayé d'expliquer les phrases alambiquées de François Hollande sur l'inversion de la courbe du chômage. Mais ils étaient très peu à commenter les chiffres de 20 500 chômeurs de moins. Prudence de la majorité qui sait que la guerre n'est pas gagnée. D'autant qu'hier François Hollande a perdu la bataille de la crédibilité.

Véronique Jacquier