Hollande: "Moi, je laisse les journalistes travailler"

François Hollande, à Angoulême. - Yohan BONNET / AFP
François Hollande n'a décidément pas ménagé Emmanuel Macron mardi à Angoulême, où il se rendait au festival du film francophone. En plus d'avertir celui qui fut son protégé et qui est à présent son successeur au sujet de sa prochaine politique sociale et économique, l'ancien chef de l'Etat a glissé une autre allusion ironique à Emmanuel Macron, comme le remarque ici Le Lab.
Alors qu'un journaliste d'Europe 1 lui faisait justement observer qu'il se montrait très disponible pour les médias, François Hollande a lancé:
"Si je ne l’avais pas fait, on aurait dit que je ne laissais pas les journalistes travailler. Moi, je laisse les journalistes travailler."
A l'évidence, il s'agissait là d'une référence à la volonté du président de la République d'éviter les rendez-vous avec des journalistes, comme lorsque le 14 juillet dernier, il avait refusé de sacrifier à la tradition de l'interview télévisée.
Hollande défend son action
François Hollande a aussi profité de l'occasion, comme BFMTV.com le notait mardi, pour défendre son action passée: "On est toujours l’héritier et le prédécesseur. J’ai hérité d’une situation très difficile, qui était celle de la crise, et puis mon successeur a une situation meilleure mais tant mieux!" Il a ajouté, sur ce même registre, auprès d'Europe 1: "Elle est pas petite, elle est forte cette reprise! Oui, j’en suis fier pour mon pays, car je pense que c’est une bonne nouvelle pour la France. Après, chacun pourra juger qui est responsable de ce qui est regardé comme une tendance lourde." La défense de son bilan est aussi passée par une pointe de sarcasme: "Je ne suis pas là pour faire un plaidoyer pro domo, même si parfois je serais tenté de le faire, je suis là pour dire aux Français : ‘Vous avez réussi’."
Peut-être pas pro domo, mais pas loin d'ad hominem, François Hollande a peut-être quelques restes de latin.