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Politique

Hollande : l’UE « doit agir plus vite, plus fort »

Mariano Rajoy et François Hollande, ce mercredi lors d'une conférence de presse à l'Elysée.

Mariano Rajoy et François Hollande, ce mercredi lors d'une conférence de presse à l'Elysée. - -

Avant le dîner de l'Union Européenne à Bruxelles, François Hollande a reçu mercredi le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy à l'Élysée. Lors d'une conférence de presse commune, les deux hommes ont abordé la crise en Europe, et notamment en Espagne.

L’Europe est une grosse machine parfois trop lente pour répondre à certains problèmes. C’est ce qu’il est ressorti des déclarations de François Hollande, mercredi quelques heures avant le sommet informel de l'UE. Côte à côte lors d’une conférence de presse commune, François Hollande et Mariano Rajoy se sont exprimés sur l’éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro et sur l’aide à apporter aux différents pays de l’Union. Concernant le soutien financier, le Premier ministre espagnol a affirmé que l'Espagne n'avait nullement l’intention de solliciter une aide internationale pour ses banques. Il a, par ailleurs, jugé insoutenables les coûts de financement actuels dans la zone euro et a appelé à lever les doutes sur l'avenir de la monnaie unique.

« Un problème de mécanisme de décision »

De son côté, le chef de l'Etat français s'est dit prêt à « tout faire » pour convaincre la Grèce de rester dans la zone euro et pour convaincre les Européens de la nécessité de l'y garder. François Hollande a également déclaré que l'Union européenne souffrait d'un « problème de mécanisme de décision. Il y a eu certes des instruments qui ont été créés, une intervention de la banque centrale mais nous devons aller plus vite plus fort. Il doit y avoir une direction politique, il doit y avoir des étapes qui doivent être posées et des objectifs qui doivent être fixés. Et s’il y a de la défiance, c’est bien parce que l’Europe n’a pas répondu suffisamment vite à un certain nombre de problèmes notamment celui du chômage, de l’activité économique et aussi de notre avenir commun ».

« 18 mois de procédures de décision »

Olivier Costa est directeur de recherches au CNRS, professeur à l’université libre de Bruxelles. Il partage le constat de François Hollande. « L’Union européenne est en effet mal équipée pour décider vite. Pour rechercher des consensus à 27, il faut arriver à l’ajustement des prises de positions de la Commission d’une part, du Conseil d’autre part et enfin du Parlement. Pour mettre tout le monde d’accord, il y a des procédures qui sont relativement lourdes. En France, le président peut assez rapidement prendre l’initiative d’une réforme, contraindre le parlement à la voter ou agir par voie de décret. Personne dans l’UE ne peut faire ça et quand il y a un pépin, il est clair qu’on se lance dans une procédure de décision qui va mettre 18 mois. Cela ne rend pas le système efficace pour gérer les crises ».

La Rédaction avec Hugo Perrier