Hollande était au courant des problèmes de Thévenoud avec le fisc avant de le nommer

François Hollande, en juillet 2017. - Bertrand Langois - AFP
Une question de minutes. Le 26 août 2014, au moment de remanier le gouvernement, l'ancien chef de l'Etat choisit Thomas Thévenoud comme secrétaire d'Etat au Commerce extérieur. Neuf jours plus tard seulement, celui-ci quittait son poste, pour des "raisons personnelles", et la presse révélait dans la foulée que le membre du gouvernement avait accumulé plusieurs années de retards de déclaration de paiement de ses impôts.
"C'est bien réglé son affaire?"
A quelques instants près, cet épisode, fâcheux pour le président de la République et le gouvernement, aurait pu être évité. En effet, comme le rapporte France Info, dans la précipitation de ce remaniement François Hollande, pourtant au courant de la situation de Thomas Thévenoud, ne prend pas le temps de vérifier si celle-ci a été régularisée.
C'est le ministre des Finances Michel Sapin, qui en jetant un coup d'oeil à la liste des noms du futur gouvernement tique en voyant le nom de Thomas Thévenoud, et alerte le chef de l'Etat. François Hollande questionne alors: "C'est bien réglé son affaire?".
Problème: le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, est déjà sur le perron du palais présidentiel, et vient de commencer à annoncer à la presse la composition du nouveau gouvernement. Cité par L'Opinion, un ancien ministre confirme que tout cela "s'est joué à quelques minutes".
La situation était connue
Dès le lendemain du remaniement, Thomas Thévenoud était convoqué par le ministre du Budget, Christian Eckert, pour évoquer ses retards fiscaux. Le 4 septembre, il remettait sa démission. L'ancien député, qui a mis un terme à sa carrière politique en mars 2017, a été condamné en mai à trois mois de prison avec sursis pour fraude fiscale, ainsi qu'à un an d'inéligibilité.
Lors du précédent remaniement, au printemps 2014, Thomas Thévenoud, alors député, était déjà pressenti pour intégrer le gouvernement. Mais ses problèmes avec le fisc, qui étaient déjà connu au sein de la sphère politique à ce moment-là, avait finalement empêché qu'il soit nommé. Une prudence qui n'était donc plus de mise quelques mois plus tard.