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Politique

Hamon : « Que Sarkozy se bouge ! »

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La tension monte en Guadeloupe. Et le PS accuse la majorité d'avoir laissé pourrir la situation. Son porte-parole, Benoît Hamon, fustige un Etat « inerte » et attend un geste du Président Sarkozy.

A quelques heures de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et les élus d'Outre-mer, et alors que la tension monte dans les DOM-TOM, Benoît Hamon est revenu sur la situation en Guadeloupe. Le député européen et porte-parole du Parti Socialiste a dénoncé « la façon dont l'Etat s'est retiré de la discussion, là où il avait laissé entendre qu'il pouvait justement aider à trouver une solution. [...] Les négociations échouent sur ce point [ndlr, l'augmentation de 200 euros des bas salaires], là où le gouvernement pourrait faire le geste nécessaire. Je pense que sur une revendication aussi juste que celle-là, dans un territoire où, rappelons-le, le pouvoir d'achat est 35 fois inférieur à celui en métropole, il est évident qu'il faut débloquer la situation. »

« Mais où est Sarkozy ? »

Comme de nombreux Français, Benoît Hamon attend beaucoup de l'allocution télévisée du Chef de l'Etat ce mercredi 18 février à 20h : « J'attends que Nicolas Sarkozy ne se contente pas ce soir de faire l'aumône de quelques petites mesures pour les Français en général, mais sur la Guadeloupe en particulier, qu'il fasse ce geste. J'attends qu'il se bouge, parce qu'on ne sait pas où il est le Président de la République. D'habitude c'est une mobylette, il est partout où il y a des conflits. Et là, pas eu un mot lors de son intervention [télévisée du 5 février dernier] sur la situation en Guadeloupe. Pas eu un mot sur la situation dans les Outre-mer. Il ne s'est même pas déplacé. Mais où est-il ?
Ce sont nos élus socialistes qui sont sur le front. Ce sont eux qui ont proposé les premières mesures : 54 millions d'euros, face à un Etat qui était défaillant et à un ministre qui a déserté le terrain de la négociation. Ce sont donc nos élus et les collectivités locales de gauche et socialistes qui se sont substitué à l'Etat. Nous, nous sommes sur le terrain depuis le début. Et quand nous avons envoyé une délégation là-bas, c'était pour prendre le pouls de la dégradation d'une situation liée à l'inertie de l'Etat et du gouvernement et au fait qu'il manque un partenaire dans la discussion. »

« Des risques que ça dégénère »

Inquiet face à la situation en Outre-mer, qui ne cesse de s'embraser, le porte-parole du PS met en garde : « Il y a des risques que les mouvements sociaux dégénèrent, dès lors que l'Etat oppose une fin stricte de non-recevoir. Si aujourd'hui, alors que le mouvement est très organisé en Guadeloupe, on voit des phénomènes insurrectionnels se développer en marge du LKP - je dis bien "en marge" parce que ce n'est pas le LKP [ndlr, le collectif "Liyannaj Kont Pwofitasyon", Collectif contre l'exploitation outrancière, à l'origine du mouvement], qui les organise - c'est parce qu'il y a une situation d'exaspération. »

La rédaction-Bourdin & Co