Valls en Corse: une visite chahutée

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls est en visite en Corse. - -
La visite de Manuel Valls sur l'île de Beauté n'est pas de tout repos. Le climat général s'alourdit. Un homme a été interpellé après avoir insulté le ministre à travers les grilles de l'Hotel de ville de Bastia, selon nos informations.
Dans les rangs des élus, le mécontentement se fait sentir. Les autonomistes de Femu a Corsica annoncent le boycott de la rencontre du ministre de l'Intérieur prévue mardi à Ajaccio avec les groupes politiques de l'assemblée de Corse. Ils protestent contre ses propos affirmant que la violence est "enracinée dans la culture" insulaire, annonce lundi la formation dans un communiqué.
Femu a Corsica suivi par un député UMP
Le parti Femu a Corsica ("Faisons la Corse"), qui compte 11 élus à l'Assemblée (sur 51), souhaite "manifester publiquement son refus d'accepter les propos et attitudes du ministre", attendu dans l'île pour aborder la question de la sécurité et signer la troisième tranche de 537 millions d'euros du plan exceptionnel d'investissement (PEI).
Dans son communiqué, Femu a Corsica critique les "analyses sommaires et à l'emporte-pièce (du ministre) sur les conséquences d'une prétendue "loi du silence", les discours injurieux sur les Corses et leur prétendue 'culture de la violence'".
Ce boycott du ministre socialiste sera suivi par le député UMP de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli, en partie pour les mêmes raisons.
Se rendre à l'invitation de Manuel Valls c'est approuver ses propos sur notre "violence culturelle"
— Laurent Marcangeli (@LMarcangeli) 31 mai 2013
Un onzième homicide dans l'année
Les indépendantistes de Corsica Libera (trois élus à l'Assemblée) devaient en outre tenir lundi une conférence de presse pour se joindre à la protestation, selon l'entourage du parti.
La visite de Manuel Valls en Corse intervient dans un contexte tendu, marqué vendredi par le onzième homicide de l'année et de violents affrontements à Bastia (Haute-Corse) entre des militants nationalistes d'un syndicat étudiant opposés aux forces de l'ordre. Dans ces heurts, 21 policiers et gendarmes ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur, en plus d'un cameraman de France 3 Corse Via Stella dont le tympan gauche a été endommagé à plus de 50% par une grenade assourdissante.
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